LE 26 JUILLET SANCTI SPIRITUS La ville en fête

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Sancti Spiritus est la seule province de Cuba qui compte deux des sept premières villes espagnoles fondées dans l’Île. Photo: Vicente Brito

SANCTI SPIRITUS. — Il y a trente ans, Tomas Alvarez de los Rios, un écrivain et journaliste local, en apprenant que sa ville avait été choisie comme siège de la célébration de la Journée de la Rébellion nationale, le 26 Juillet, ne put s’empêcher de monter sur le toit de sa maison, située à l’entrée de la ville, pour y poser une pancarte écrite en lettres majuscules, avec toute la spontanéité et l’humour cubain qui le caractérisaient, et célébrer ainsi cet événement.

En effet, la toute jeune province venait de gagner pour la première fois l’honneur c’accueillir les festivités en hommage au 33e anniversaire des attaques des casernes Moncada à Santiago de Cuba et Carlos Manuel de Cespedes à Bayamo. Un motif de joie et de fierté pour tous les habitants de la province.

Dès l’annonce, par le Bureau politique, le 11 juin dernier, que cette année le meeting national de célébration du 26 juillet aurait lieu à Sancti Spiritus, comme il y a 30 ans, des drapeaux et des slogans ont commencé à fleurir sur les murs et aux fenêtres.

La nouvelle s’est répandue dans la ville, et immédiatement la population a organisé une conga festive dans le parc Serafin Sanchez. Ensuite, les gens se sont rendus dans les champs de la raffinerie de sucre Uruguay pour planter la canne de la prochaine récolte, une pratique qui se répète de semaine en semaine et depuis lors ils n’ont cessé de répondre à chacune des convocations pour faire de cette ville un jardin en honneur de cette date.

Depuis, dans l’attente des festivités, l’effervescence met Sancti Spiritus sens dessus dessous ; les comparsas (défilés festifs), qui ces jours-ci affinent leurs tambours de carnaval, n’en finissent pas de mobiliser les amateurs avec le slogan des grands jours : « Yayabo se botó » (Le Yayabo a débordé). [rivière qui traverse la ville]

PLUS DE 3 000 TRAVAUX DE CONSTRUCTION

La réparation complète de la ruelle de Tello Sanchez, un passage de béton, de pierre, d’asphalte et de terre, mais surtout où vivent des gens modestes, qui en quelques heures a changé radicalement d’aspect, résume d’une certaine manière l’ampleur des travaux qui ont été mis en œuvre à Sancti Spiritus dans le contexte des préparatifs de la célébration de la Journée de la Rébellion, le 26 juillet prochain.

Outre sa contribution décisive aux résultats de Sancti Spiritus, la sucrerie Uruguay conserve sa place de meilleure productrice de sucre du pays. Photo: Vicente Brito

L’achèvement du parc photovoltaïque de La Sierpe, le siège du projet théâtral Garabato, le stade Genaro Melero, à Jatibonico, et la rénovation de la Fonda de los chinos, dans le quartier de Colon, ne sont qu’un aperçu de la variété du programme de travaux exécutés à l’occasion de cette journée nationale.

Teresita Romero Rodriguez, présidente de l’Assemblée provinciale du Pouvoir populaire, a souligné la valeur des plus de 3 000 actions menées par les différents organismes, des travaux, qui comportent de nouveaux investissements, des réparations capitales, des travaux de réhabilitation et de maintenance de plus ou moins grande envergure, qui ont un impact direct sur le bien-être de la population.

Lors d’un échange avec les différents médias de la province, Romero Rodriguez a expliqué que parmi les secteurs qui ont le plus bénéficié des travaux figurent la culture, le commerce et la gastronomie, la santé publique, les services communaux, la distribution d’eau potable et le traitement des eaux usées, bien que les travaux aient concerné tous les secteurs socio-économiques.

La présidente de l’Assemblée provinciale a expliqué que la ville a reçu le soutien d’organismes du niveau central, et que la participation de certaines entreprises de construction des provinces voisines est également prévue, mais l’essentiel des travaux est assuré par des forces de Sancti Spiritus et sans assignation supplémentaire de financement.

À ce propos, elle a insisté sur l’importance de travailler avec austérité et de faire preuve de rationalité, et surtout de maintenir un strict contrôle des ressources et de la qualité des travaux pour ne pas dénaturer les efforts réalisés.

Parmi les travaux les plus importants figurent la fin du pavage de l’aéroport du chef-lieu de province ; le parc photovoltaïque de La Sierpe, le premier de ce type dans la région ; plus de 77 travaux dans des établissements de la santé, dont la réparation de dizaines de cabinets médicaux ; l’amélioration de 11 stations de pompage d’eau potable et la rénovation de villas de vacances à La Boca, Trinidad, dont les services devraient s’améliorer cet été.

Pour Gonzalo Crespo Rodriguez, responsable du Département des infrastructures et du Système d’ingénierie de la Direction provinciale de la Santé, l’installation des équipements et du mobilier clinique reçu, dont une partie est déjà en service dans les différentes institutions du territoire, se révèle aussi importante que les travaux exécutés dans le secteur.

Des travaux d’infrastructure pour la relance de l’élevage bovin, la rénovation d’écoles emblématiques du chef-lieu, le pavage de rues à Jatibonico, Trinidad et Sancti Spiritus, des réparations de plusieurs immeubles d’habitation, la création de zones wifi par l’Entreprise de télécommunications de Cuba (Etecsa) et l’installation de luminaires figurent également parmi les principales actions en cours.

LA RÉCOLTE DE CANNE À SUCRE

L’augmentation de la production de la canne, la stabilité de la main-d’œuvre à tous les moments de la campagne sucrière et le respect de la discipline technologique se sont révélés déterminants pour que le province puisse respecter son plan de production, un résultat louable au vu des contretemps météorologiques qui ont perturbé la récolte dans tout le pays, ce que le Bureau politique n’a pas manqué de signaler en annonçant le choix de Sancti Spiritus comme siège de la cérémonie du 26 Juillet.

Sancti Spiritus est non seulement devenu le premier territoire à atteindre cet objectif, mais le seul à l’avoir obtenu à neuf reprises consécutives, quelque chose d’impensable, surtout au début de la récolte, lorsque des irrégularités dans le processus de maturation de la graminées sont venus perturber les principaux indicateurs d’efficacité industrielle et ont obligé à broyer plus de canne que prévu.

Heureusement les habitants de Sancti Spiritus ont pu compter sur deux forces pour faire face à ces contretemps : suffisamment de matière première à broyer et une infrastructure qui suscite de l’admiration dans le reste du pays, capable de réduire à moins de 10% le temps industriel perdu, un synonyme de stabilité dans ses raffineries de sucre.

Bien qu’en dessous des estimations, les travailleurs de ce secteur dans la région ont obtenu le meilleur rendement industriel au cours de cette récolte, en respectant le plan de livraison d’énergie au Système électro-énergétique national (SEN). Ils ont également enregistré un record dans la production d’aliment animal – notamment dans la fabrication d’un composé élaboré à base de miel, d’urée et de bagasse – tout en réduisant de 10% le coût de la tonne de cru, qui par ailleurs a maintenu ses standards habituels de qualité, selon les normes cubaines.

Elvis Gonzalez Vassallo, directeur de l’entreprise Azucarera Sancti Spiritus, a confirmé que la province a atteint ces résultats sans compromettre la prochaine récolte, ce qui a été renforcé récemment par l’accomplissement du plan de plantation de printemps s’élevant à 4 813 hectares.

La raffinerie Uruguay a joué un rôle déterminant dans les résultats obtenus. a Avec près de 100 000 tonnes de sucre, elle a fourni 75% du plan provincial et se maintient comme le meilleur producteur du pays, avec une croissance prévue pour la prochaine récolte.

Selon l’ingénieur Vladimir Gomez Morales, directeur de la sucrerie située à Jatibonico, en dépit du faible rendement industriel de la canne à sucre, surtout en début de récolte, l’Uruguay a réussi la plus importante production de sucre de ces 16 dernières années, avec d’excellents paramètres de qualité, la livraison la plus élevée d’électricité au SEN en deux décennies, et elle a réalisé des bénéfices de l’ordre de 15 millions de pesos.

UNE MOTIVATION SPÉCIALE

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la désignation de Sancti Spiritus comme siège de la cérémonie centrale à l’occasion du 63e anniversaire de l’attaque de la caserne Moncada ne représente pas une fin en soi pour Sancti Spiritus.

« Nous sommes convaincus que la célébration du 26 Juillet constituera une motivation spéciale pour continuer d’avancer dans le renforcement de l’œuvre de la Révolution et du socialisme sur les terres du général Serafin Sanchez Valdivia, et que ce sera un digne hommage aux héros et martyrs de cette geste héroïque, dirigée par la génération du Centenaire », a affirmé José Ramon Monteagudo Ruiz, membre du Comité central et Premier secrétaire dans la province.

Bien que durant ces dernières années de travail, tous les secteurs représentés dans la région ont amélioré leurs résultats d’une façon ou d’une autre, Monteagudo s’est félicité des résultats dans la sphère agroalimentaire, qui apporte 49% de la production marchande de la région.

«  Cette année, dans des conditions climatiques défavorables, les agriculteurs ont su s’imposer aux adversités et ils ont respecté tous leurs indicateurs, comme les productions de tubercules, de légumes et de graines. Seul le riz, qui avait obtenu des résultats positifs, s’est vu limité par le manque d’eau dans nos barrages », a précisé le Premier secrétaire.

« Des productions importantes de la province, comme les entreprises de traitement de viande porcine, d’aquiculture, de crevettes de culture, de traitement de fruits et de légumes, de miel et la vente de lait de vache à l’État parviennent à dépasser leurs meilleurs niveaux historiques, alors que d’autres produits, comme le tabac, le café, les œufs et la viande de bœuf exécutent leur plan et progressent dans la relance. En dépit de ces résultats, nous avons tout à fait conscience que nous n’arrivons pas à satisfaire les besoins toujours croissants de la population, d’où l’obligation de continuer à augmenter la production agricole avec une meilleure efficacité », a-t-il conclu.

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