commémoration du 60e anniversaire du triomphe de la Révolution (Discours+Video)

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En tant que partie intégrante de Notre Amérique, notre respect et notre solidarité avec les pays frères ont été et resteront invariables.Photo: Studios Revolution

(Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

Habitants de Santiago,
Compatriotes de tout Cuba,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer le 60e anniversaire du triomphe révolutionnaire du 1er janvier, et nous le faisons à nouveau à Santiago de Cuba, berceau de la Révolution, ici au cimetière de Santa Ifigenia, où sont vénérés les restes immortels de nombre des meilleurs enfants de la Nation, tout près des tombes du Héros national, du Père et de la Mère de la Nation et du Commandant en chef de la Révolution cubaine.

Je ne viens pas ici pour parler à titre personnel, je le fais au nom des sacrifices héroïques de notre peuple et des milliers de combattants qui ont donné leur vie tout au long de plus de 150 années de lutte.

Il semble incroyable que le destin nous ait réservé le privilège de pouvoir nous adresser à nos compatriotes un jour comme aujourd’hui, alors que nous commémorons six décennies de triomphe, une occasion où, sous le commandement de Fidel, pour la première fois, le peuple cubain a accédé au pouvoir politique et que les mambises ont pu entrer victorieux à Santiago de Cuba, justement 60 ans après que l’impérialisme étasunien eut instauré une domination absolue sur Cuba.

Il y a quelques mois, à La Demajagua, nous nous sommes réunis pour célébrer le 150e anniversaire du début des guerres pour l’indépendance de Cuba, le 10 octobre 1868, une date qui marque le début de notre Révolution, qui a survécu à des moments d’amertume et de désunion, comme le Pacte de Zanjon et à des épisodes lumineux comme celui dont Antonio Maceo fut le héros lors de la manifestation de Baragua.

La Révolution renaquit, en 1895, grâce au génie et à la capacité de [José] Marti de rassembler les dirigeants les meilleurs et les plus expérimentés de la guerre des 10 ans et de préparer la « guerre nécessaire » contre le colonialisme espagnol.

Au moment où l’armée coloniale était pratiquement vaincue, avec un faible moral combatif, assiégée par les mambises dans presque toute l’Île et décimée par les maladies tropicales qui, en 1897, pour ne citer qu’un exemple, causèrent 201 000 pertes parmi ses troupes, la victoire fut usurpée par l’intervention nord-américaine et l’occupation militaire du pays, ce qui ouvrit la voie à une longue période d’oppression et de gouvernements corrompus et asservis à leurs desseins hégémoniques.

Même dans ces circonstances difficiles, la flamme rédemptrice du peuple cubain ne s’est pas éteinte, comme en témoignent des figures telles que Baliño, Mella, Villena, Guiteras et Jesus Menéndez, parmi tant d’autres qui ne se sont pas résignés à vivre soumis à l’affront et à l’opprobre.

La génération du Centenaire qui, sous la direction de Fidel, attaqua les casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes, le 26 juillet 1953, n’était pas non plus disposée à tolérer, 100 ans après la naissance de Marti, les crimes et les abus d’une tyrannie sanguinaire, complètement subordonnée aux intérêts des États-Unis.

Vinrent ensuite des moments de profonde douleur et de tristesse après l’échec et le vil assassinat de nombreux combattants révolutionnaires qui avaient participé à ces actions, ce que Fidel dénonça énergiquement dans son plaidoyer historique « L’Histoire m’acquittera », qui devint le programme de la Révolution. À quelques mètres d’ici reposent les restes de ceux qui sont tombés ce 26 juillet et d’autres martyrs de l’épopée insurrectionnelle, y compris les courageux jeunes de Santiago dans la lutte clandestine et les enfants de cette ville qui sont morts dans les glorieuses missions internationalistes.

Durant les dures années d’emprisonnement et d’humiliations, la ferveur et l’engagement à relancer la lutte ne faiblirent pas, le prestige et l’autorité du leader révolutionnaire s’accrurent pour apporter de nouvelles forces contre la dictature.
L’exil au Mexique ne connut pas de repos ; il servit à préparer l’étape suivante et décisive du combat qui nous amena sur le yacht Granma jusqu’aux rivages de las Coloradas, le 2 décembre 1956. L’arrivée tardive sur les côtes cubaines, due à une navigation hasardeuse, ne permit pas la synchronisation prévue avec le Soulèvement de Santiago de Cuba, le 30 novembre, organisé par le jeune dirigeant courageux et plein d’audace du Mouvement du 26 Juillet, Frank Pais Garcia, qui n’avait pas encore 22 ans, âge auquel il fut sauvagement assassiné le 30 juillet 1957 par les sbires de la tyrannie.

Photo: Studios Revolution

Le désastre d’Alegria de Pio, qui faillit anéantir les membres de l’expédition, ne parvint pas non plus à éteindre l’optimisme et la foi en la victoire de Fidel, des convictions qui le conduisirent à s’exclamer le 18 décembre, lorsque nous nous sommes retrouvés, avec seulement sept fusils : « Maintenant nous avons gagné la guerre ! »

C’est depuis Santiago de Cuba, grâce aux efforts inlassables du mouvement clandestin dirigé par Frank Pais, que nous reçûmes dans la Sierra Maestra le premier renfort de jeunes combattants, des armes et des munitions, ce qui signifia une contribution cruciale à la capacité combative de l’Armée rebelle naissante.

Des mois de combats incessants se poursuivirent, d’abord dans la Sierra Maestra, puis la lutte s’étendit à d’autres régions avec l’ouverture de nouveaux fronts et de colonnes, et avec la défaite de la grande offensive des troupes de Batista contre le Premier Front dirigé par Fidel, ce qui marqua le début de la contre-offensive stratégique et le tournant radical de la guerre qui mena à la défaite du régime et à la prise du pouvoir révolutionnaire.

Dès le 8 janvier 1959, à son arrivée à La Havane, le leader de la Révolution déclarait (je cite) : « La tyrannie a été renversée, la joie est immense et pourtant il reste beaucoup à faire. Ne nous trompons pas en croyant que désormais tout sera facile, peut-être que désormais tout sera plus difficile. » (Fin de citation).

Les paroles prémonitoires de Fidel ne tardèrent à devenir réalité. Une période de luttes commença qui ébranla les fondements de la société cubaine. Le 17 mai, quatre mois et demi à peine après le triomphe, au commandement de la Plata, au cœur de la Sierra Maestra, la première Loi de Réforme agraire fut promulguée conformément au programme de la Moncada, ce qui affecta les puissants intérêts économiques des monopoles nord-américains et de la bourgeoisie créole, qui intensifièrent les complots contre le processus révolutionnaire.

La Révolution naissante fut l’objet de toutes sortes d’agressions et de menaces, telles que les actions de bandes armées, financées par le gouvernement étasunien, les projets d’attentats contre Fidel et d’autres dirigeants, l’assassinat de jeunes alphabétiseurs, dont beaucoup étaient encore des adolescents, le sabotage et le terrorisme à travers le pays, qui se soldèrent par 3 478 morts et 2 099 personnes handicapées; le blocus économique, commercial et financier et d’autres actions politiques et diplomatiques visant à nous isoler ; les campagnes de mensonges pour dénigrer la Révolution et ses leaders ; l’invasion mercenaire de Playa Giron en avril 1961 ; la Crise d’octobre en 1962, lorsque États-Unis s’apprêtaient à envahir militairement Cuba, et ourdissaient une liste interminable d’actes hostiles contre notre pays.

Personne ne peut nier le fait que la Révolution qui naissait le 1er Janvier n’a pas connu, tout au long de ces 60 années, une minute de repos. 12 administrations étasuniennes se sont déjà succédé, lesquelles n’ont ménagé aucun effort pour forcer à un changement de régime à Cuba, quel qu’en soient les moyens, avec plus ou moins d’agressivité.

Le peuple héroïque d’hier et d’aujourd’hui, fier de son histoire et de sa culture nationales, attaché aux idéaux et à l’œuvre de la Révolution, qui compte aujourd’hui quatre générations de Cubains, a su résister et vaincre durant les six décennies de lutte ininterrompue pour la défense du socialisme, en se fondant toujours sur la plus étroite unité autour du Parti et de Fidel.

Ce n’est qu’ainsi que l’on peut comprendre l’exploit d’avoir résisté aux années cruelles de la Période spéciale, lorsque nous sommes restées seuls au milieu de l’Occident, à 90 milles des États-Unis. À l’époque, personne au monde n’aurait parié un centime sur la survie de la Révolution. Or, oui, nous avons pu endurer et relever le défi sans violer un seul des principes éthiques et humanistes du processus révolutionnaire et mériter ainsi le précieux soutien des mouvements de solidarité qui n’ont jamais cessé de croire en Cuba.

Aujourd’hui, une fois de plus, le gouvernement étasunien semble prendre le chemin de la confrontation avec Cuba et de présenter notre pays, pacifique et solidaire, comme une menace pour la région. Il fait appel à la sombre Doctrine Monroe pour tenter de ramener l’Histoire à l’époque honteuse où les gouvernements soumis et les dictatures militaires se rallièrent à l’isolement de Cuba.

De plus en plus de hauts fonctionnaires de l’administration actuelle, avec la complicité de certains laquais, répandent de nouveaux mensonges et tentent une nouvelle fois de rendre Cuba coupable tous les maux de la région, comme si ceux-ci n’étaient pas la conséquence de politiques néolibérales impitoyables qui provoquent pauvreté, faim, inégalité, crime organisé, trafic de drogue, corruption politique, abus et privation des droits des travailleurs, personnes déplacées, expulsion des paysans, répression des étudiants et conditions de santé, de logement et de scolarité précaires pour une large majorité. Ce sont les mêmes qui déclarent leur intention de continuer à forcer la détérioration des relations bilatérales et de promouvoir de nouvelles mesures de blocus économique, commercial et financier pour freiner le développement de l’économie nationale, provoquer des restrictions supplémentaires dans la consommation et le bien-être de la population, entraver davantage le commerce extérieur et réduire le flux des investissements étrangers.

Photo: Juvenal Balán

Ils se disent prêts à défier le Droit international, à enfreindre les règles du commerce international et des relations économiques internationales et à appliquer de manière plus agressive des mesures et des lois extraterritoriales contre la souveraineté d’autres États.

Je rappelle notre volonté de vivre ensemble de manière civilisée, malgré les différences, dans une relation de paix, de respect et d’intérêt mutuel avec les États-Unis. Nous avons également affirmé avec la plus grande clarté que nous, Cubains, sommes prêts à résister à un scénario d’affrontement, ce que nous ne souhaitons pas, et nous espérons que les esprits les plus équilibrés du gouvernement étasunien seront capables de l’éviter.

Une fois de plus, on accuse Cuba, alors qu’il est démontré que la dette extérieure, les flux migratoires incontrôlés, le pillage des ressources naturelles sont le résultat de la domination des sociétés transnationales sur le continent.

Comme faisant partie de Notre Amérique, notre respect et notre solidarité avec les pays frères ont été et resteront invariables.

La force de la vérité a déjoué les mensonges et l’Histoire a remis les faits et les protagonistes à leur place.

On ne pourra attribuer à la Révolution cubaine et à l’épopée écrite par ce peuple héroïque que la seule responsabilité qui émane de leur exemple en tant que symbole de pleine indépendance, de résistance victorieuse, de justice sociale, d’altruisme et d’internationalisme.

Comme faisant partie de Notre Amérique, notre respect et notre solidarité avec les pays frères ont été et resteront invariables. Des pays où plus de 347 700 médecins et professionnels de la santé cubains ont travaillé, dont beaucoup dans des endroits isolés et d’accès difficiles, tandis que plus de 27 200 jeunes ont été formés comme professionnels, un témoignage de la confiance envers Cuba.

Il y a quelques semaines, accompagnés par la reconnaissance et l’affection de millions de patients, en particulier ceux des zones rurales et des populations autochtones, des milliers de médecins cubains qui prêtaient leurs services au Brésil sont revenus dans la dignité, après avoir été calomniés et rejetés par le nouveau président, dans le but de détruire ce programme social et se conformer ainsi aux directives de l’extrême droite de la Floride, qui a pris la politique des États-Unis envers Cuba en otage, à la satisfaction des forces les plus réactionnaires du gouvernement nord-américain actuel.
Soixante ans après le triomphe, nous pouvons affirmer que nous nous sommes endurcis, nous ne sommes pas intimidés par le langage de la force ou des menaces, nous n’avons pas été intimidés quand le processus révolutionnaire n’était pas encore consolidé, ils y parviendront encore moins maintenant que l’unité du peuple est une réalité indestructible, car si hier nous étions quelques-uns, aujourd’hui nous sommes tout un peuple qui défend sa Révolution (Applaudissements).

Le 26 juillet dernier, ici à Santiago, j’ai expliqué qu’un scénario adverse s’était créé et qu’une nouvelle fois l’euphorie refaisait surface chez les ennemis qui l’urgence  de réaliser leurs rêves de détruire l’exemple de Cuba.  J’ai également souligné la conviction que le siège impérial s’était renforcé autour du Venezuela, du Nicaragua et de notre pays. Les faits ont confirmé cette appréciation.

Après près d’une décennie de mise en œuvre de méthodes de guerre non conventionnelles pour empêcher la poursuite ou freiner le retour de gouvernements progressistes, les cercles du pouvoir à Washington ont parrainé des coups d’État, d’abord militaires pour renverser le président Zelaya au Honduras, puis parlementaires et judiciaires contre Lugo au Paraguay et Dilma Rousseff au Brésil.

Ils ont soutenu des procès judiciaires truqués et politiquement motivés, ainsi que des campagnes de manipulation et de discrédit contre des dirigeants et des organisations de gauche, faisant usage du contrôle monopolistique des médias.

Ils ont ainsi réussi à faire incarcérer le compañero Lula da Silva et l’ont privé du droit d’être candidat du Parti des travailleurs pour la présidence pour éviter sa victoire certaine lors des dernières élections. Je saisis cette occasion pour lancer un appel à toutes les forces politiques honnêtes de la planète afin qu’elles demandent sa libération et la cessation des attaques et de la persécution judiciaire contre les anciens présidents Dilma Rousseff et Cristina Fernandez de Kirchner.

Ceux qui se bercent d’illusions avec la restauration du pouvoir impérialiste dans notre région devraient comprendre que l’Amérique latine et les Caraïbes ont changé, tout comme le monde.

Pour notre part, nous continuerons de contribuer activement aux processus de consensus et d’intégration dans la région, sur la base du concept d’unité dans la diversité.

Nous avons contribué au processus de paix en Colombie, à la demande expresse de son gouvernement, des Forces armées révolutionnaires de Colombie et de l’Armée de libération nationale, et nous continuerons à le faire, en dépit des risques, des préjudices et des difficultés.

L’autorité politique et morale de Cuba est fondée sur l’histoire, la conduite et le soutien uni, conscient et organisé du peuple.

Par conséquent, aucune menace ne nous fera renoncer à notre solidarité avec la République bolivarienne du Venezuela.
Les actions agressives contre ce pays frère doivent cesser. Comme nous l’avons averti il y a quelque temps, la déclaration réitérée du Venezuela comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, les appels ouverts à un coup d’État militaire contre son gouvernement constitutionnel, les exercices d’entraînements militaires menés à proximité des frontières vénézuéliennes, ainsi que les tensions et incidents dans la région ne peuvent conduire qu’à une instabilité grave et des conséquences imprévisibles.

La région ressemble à une grande prairie en période de sécheresse.  Une étincelle pourrait provoquer un incendie incontrôlable qui nuirait aux intérêts nationaux de tous.

Il est tout aussi dangereux et inacceptable que le gouvernement des États-Unis sanctionne unilatéralement et proclame également la République du Nicaragua comme une menace pour sa sécurité nationale. Nous rejetons les tentatives de la discréditée OEA, l’Organisation des États américains, de s’ingérer dans les affaires de ce pays frère.

Face à la doctrine Monroe, il faudra appliquer et défendre, pour le bien de tous, les principes de la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, signée à La Havane par les chefs d’État et de gouvernement, que certains alliés des États-Unis cherchent maintenant à ignorer.

La plus grande leçon que nous, les révolutionnaires et les mouvements progressistes, pouvons tirer de la situation qui a été créée est de ne jamais négliger l’unité avec le peuple et de ne jamais abandonner la lutte pour la défense des intérêts des opprimés, aussi difficiles soient les circonstances.Pour nous, le panorama international complexe décrit ci-dessus confirme la pleine validité des propos du commandant en chef de la Révolution cubaine dans son rapport central au 1er Congrès du Parti en 1975 : « Tant que l’impérialisme existera, le Parti, l’État et le peuple accorderont la plus grande attention aux services de la défense. La garde révolutionnaire ne sera jamais négligée. L’histoire nous a appris avec trop d’éloquence que ceux qui oublient ce principe ne survivent pas à l’erreur ». (Fin de citation)

En conséquence, nous continuerons de donner la priorité aux tâches de préparation à la défense, à tous les niveaux, dans l’intérêt de la sauvegarde de l’indépendance, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de la paix, à partir de la conception stratégique de la Guerre de tout le peuple, comme le prévoit la Constitution de la République récemment approuvée.

Il est de notre devoir de nous préparer méticuleusement et à l’avance à tous les scénarios, y compris les pires, non seulement sur le plan militaire, afin de ne pas laisser de place à la confusion et à l’improvisation qui s’installent chez ceux qui ont peu de volonté au moment d’agir, mais qu’avec l’optimisme et la confiance que nous a légués Fidel et en contact étroit avec le peuple, nous sachions trouver la meilleure solution pour relever n’importe quel défi qui se présentera.

L’un des défis auxquels nous serons précisément confrontés au cours de l’année qui commence aujourd’hui est la situation de l’économie, accablée par les tensions dans les finances extérieures en raison des effets sur les revenus des exportations et de l’intensification du blocus nord-américain et de ses effets extraterritoriaux.

Comme l’a souligné notre ministre de l’Économie et de la Planification lors de la dernière session de l’Assemblée nationale, le coût pour Cuba de cette mesure arbitraire, calculé selon la méthodologie internationalement approuvée, s’est élevé l’an dernier à 4,321 milliards de dollars, soit près de 12 millions de dommages par jour, un chiffre que les analystes ont tendance à négliger pour remettre en question la performance de l’économie nationale.

Indépendamment du blocus et de son durcissement, nous, les Cubains, avons d’énormes réserves intérieures à exploiter sans augmenter à nouveau l’endettement extérieur. Pour y parvenir, il faut tout d’abord réduire toutes les dépenses non essentielles et économiser davantage, accroître et diversifier les exportations, améliorer l’efficacité du processus d’investissement et accroître la participation des investissements étrangers, qui, comme indiqué dans les documents directeurs du Parti, n’est pas un complément, mais un élément fondamental du développement.

Dans ce même scénario, à l’Assemblée nationale, le 22 décembre, le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, le camarade Miguel Diaz-Canel Bermudez, a fait le point sur l’état de l’économie en 2018 et le plan pour cette année, où il a souligné que la bataille économique reste la tâche fondamentale et la plus complexe, ajoutant que c’est la tâche que exige le plus de nous tous aujourd’hui, parce que c’est celle dont notre peuple attend le plus.

À cet effet, il a précisé qu’une attitude plus proactive, intelligente et concrète est requise de la part des dirigeants, en promouvant – et non en freinant ou en retardant – des solutions sûres et particulières aux problèmes, avec la recherche continue et intense de réponses agiles et efficaces. Dans le même temps, il a appelé à une plus grande cohérence avec la Conceptualisation du modèle économique et social et à une mise en œuvre plus systématique et plus précise des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.

Il convient de souligner que la direction du Parti communiste cubain appuie résolument les déclarations et les actions entreprises par le camarade Diaz-Canel à la tête de l’État et du gouvernement depuis son entrée en fonction, y compris son système de travail, fondé sur des visites dans les territoires et les communautés ; le lien avec les collectifs et les échanges directs avec le peuple ; la promotion de la responsabilité des dirigeants par le biais des médias et des réseaux sociaux, ainsi que le contrôle systématique des principaux programmes de développement et la promotion du style collectif de direction des organes étatiques et gouvernementaux.

Sans vouloir faire un bilan hâtif, je peux affirmer que le processus de transfert des principales responsabilités aux nouvelles générations se déroule bien, ou plutôt très bien, sans heurts ni soubresauts, et nous sommes sûrs que nous continuerons ainsi (Applaudissements).

Nous, les jeunes que nous étions et qui avons eu alors le privilège de combattre sous les ordres de Fidel il y a plus de 65 ans, depuis la Moncada, le Granma, l’Armée rebelle, la lutte clandestine, Playa Giron, la lutte contre les bandes contre-révolutionnaires, les missions internationalistes et jusqu’à présent, aux côtés du peuple cubain héroïque, sommes profondément satisfaits, heureux et confiants de voir de nos propres yeux comment les nouvelles générations assument la mission de poursuivre la construction du socialisme, seule garantie de l’indépendance et de la souveraineté nationale.

Nous fêtons le 60e anniversaire du 1er Janvier 1959, mais la Révolution n’a pas vieilli, elle demeure toujours jeune et ce n’est pas une phrase rhétorique, c’est une confirmation historique, puisque dès les premiers moments, ses protagonistes ont été les jeunes et il en a été ainsi tout au long de ces six premières décennies.

Le processus révolutionnaire ne se limite pas à la vie biologique de ceux qui l’ont amorcé, mais à la volonté et à l’engagement des jeunes qui assurent sa continuité. Les nouvelles générations ont le devoir de garantir que la Révolution cubaine soit toujours une Révolution des jeunes, et en même temps, une Révolution socialiste des humbles, par les humbles et pour les humbles (Applaudissements).

En cette date importante, nous tenons aussi à rendre un juste hommage à la femme cubaine, de Mariana à nos jours, toujours présente dans nos luttes pour l’émancipation de la Patrie et dans la construction de la société que nous édifions aujourd’hui (Applaudissements).

Compañeros,

La 2e Session ordinaire de la Législature actuelle de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire a approuvé la nouvelle Constitution de la République, qui sera soumise à référendum le 24 février prochain.

Préalablement, pendant près de trois mois, un vaste processus de consultation populaire a eu lieu, au cours duquel les citoyens ont librement exprimé leurs opinions sur le contenu du Projet, ce qui a conduit à la modification de 60% des articles, et ce qui témoigne clairement du caractère profondément démocratique de la Révolution, où les principales décisions qui définissent la vie de la nation sont élaborées avec la contribution de tous les Cubains. Nos médias ont fourni une couverture détaillée durant ce processus, ce qui m’évite de m’étendre sur le sujet. Dans quelques jours, le texte définitif de la nouvelle Constitution commencera à être distribué dans un tabloïd.

Je voudrais seulement ajouter que j’ai la certitude qu’une fois de plus, notre peuple noble et courageux confirmera à travers les urnes, le 24 février prochain, son soutien majoritaire à la Révolution et au Socialisme en ratifiant la Constitution l’année où nous commémorerons le 150e anniversaire de la première Constitution de Cuba, adoptée à Guaimaro par ceux qui ont lancé notre guerre d’indépendance.

Après 60 ans de luttes, de sacrifices, d’efforts et de victoires, nous voyons un pays libre, indépendant et maître de son destin. En imaginant l’avenir, l’œuvre accomplie nous permet d’entrevoir un avenir digne et prospère pour la Patrie.

En gardant à l’esprit l’histoire héroïque de la lutte des Cubains, au nom de notre peuple, avec un optimisme et une confiance totale dans l’avenir, je peux m’exclamer :

Vive pour toujours la Révolution cubaine !

Je vous remercie.

(Ovation)

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