LGBT: l’essence de l’article sur le mariage est maintenue

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Cuba : Il n’y a pas de reculs, l’essence de l’article sur le mariage est maintenue

Mar-Castro

LA reformulation de l’ancien Article 68, qui figure actuellement à l’Article 82, doit être interprétée comme une avancée dans un processus aussi complexe que l’est la réforme de la norme dans notre contexte social et politique

LA reformulation de l’ancien Article 68, qui figure actuellement à l’Article 82, doit être interprétée comme une avancée dans un processus aussi complexe que l’est la réforme de la norme dans notre contexte social et politique.

Contrairement aux manipulations et distorsions qui ont circulé ces derniers jours dans les réseaux sociaux, l’article actuel relatif au mariage conserve sa vocation d’inclusion, en totale harmonie avec le principe d’égalité et de non-discrimination pour des raisons d’orientation sexuelle et d’identité de genre qui est également contenu dans la proposition de texte constitutionnel dans l’Article 42 en vigueur.

La référence constitutionnelle sur le mariage se trouve maintenant dans un chapitre nouveau, dans lequel les familles sont abordées dans toute leur diversité. Le mariage est consacré en tant qu’institution sociale et juridique et il est reconnu comme l’une des formes d’organisation de la famille, mais pas la seule.

En ce qui concerne les sujets du mariage, on utilise le concept de « conjoints », une construction juridique qui fait allusion aux personnes qui ont formalisé le lien du mariage et qui ne limite en rien la possibilité pour des personnes de même sexe d’avoir accès au mariage comme une forme de reconnaissance légale de l’union qu’elles ont souhaitée construire. Il ne fait aucun doute que l’Article 82 bannit, au niveau constitutionnel, toute allusion ou fondement binaire quant au genre et l’hétéronormalité qui caractérise la réglementation qui existe sur le mariage dans le texte que nous souhaitons réformer aujourd’hui.

La nouvelle formulation place les unions de fait comme un élément nouveau, sans les lier à un genre quelconque ; cette figure, selon les statistiques et les critères des chercheurs sur les familles dans notre pays, est la plus utilisée dans notre société.

Un autre élément nouveau est qu’il n’est fait aucune référence expresse à la reproduction comme objectif du mariage ou des familles, ce qui gomme cette vieille conception qui faisait tourner les dynamiques familiales autour de la descendance. Cela, évidemment, visualisera le droit des personnes qui, indépendamment de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre, ne conçoivent pas la reproduction comme le but ultime de leurs projets de vie, mais décident cependant de former des familles en marge de cela.

Il n’y a pas de reculs, l’essence de l’Article 68 est maintenue, le libellé actuel, comme je l’ai signalé, dépasse même la proposition précédente.

Nous avons un premier défi, celui de garantir le vote positif de la majorité de nos électeurs lors de l’exercice démocratique prévu pour février de l’année prochaine. D’ici là, nous devons renforcer les stratégies de communication et de sensibilisation de la population pour fournir tous les arguments nécessaires.

Au terme du référendum, et avec le vote favorable de la majorité de notre peuple, en qui j’ai pleinement confiance, nous devons nous concentrer sur la formulation de la loi qui déterminera tout ce qui concerne les familles, et en particulier, le mariage.

Cette loi, le Code de la famille, devra se renseigner sur les positions scientifiques les plus avancées en la matière et nous devrons prendre comme références les expériences semblables qui existent au niveau international, mais aussi notre propre réalité sociale. Les propositions d’amendement du Code de la famille en vigueur doivent exprimer et garantir le mariage tel qu’il a été conçu constitutionnellement, en tant qu’institution plurielle et inclusive à laquelle toutes les personnes pourront accéder sans distinction d’aucune sorte.

J’insiste sur le fait que face aux campagnes de manipulation que la contre-révolution a lancée sur les réseaux sociaux pour saboter le référendum en appelant à voter Non, nous avons le devoir de mettre en œuvre une bonne et rigoureuse campagne pour informer le peuple et le monde.

Je voudrais affirmer que les principes de la Révolution et les droits de toutes les personnes sont protégés dans le nouveau texte constitutionnel. Nous devons maintenant les légitimer avec le OUI que nous donnerons au référendum.

Soyez sûrs que le caractère éducatif et transformateur du droit fera prévaloir la justice dans les lois qui dériveront de la Constitution, Cuba a besoin de cette Constitution, et le 24 février, Cuba se lèvera, une fois encore, pour tous les temps.

Donnons un OUI à la Constitution, puis serrons les rangs pour obtenir des lois de développement aussi avancées que le sera notre nouveau texte constitutionnel.

Je tiens à féliciter l’Assemblée nationale et tout particulièrement la Commission de rédaction pour son travail rigoureux, pour sa contribution conceptuelle et méthodologique à cet exercice démocratique et pour l’esprit critique dont elle a fait preuve sur son propre travail afin d’améliorer les prochains processus que nous allons mettre en place.

Je voudrais féliciter Homero Acosta pour son magistral exercice en tant que juriste et en tant qu’éducateur, car il nous a enseigné, à nous, les députés, mais aussi à notre peuple.

Mes remerciements également au peuple cubain pour sa maturité politique, pour ses précieuses contributions et pour la responsabilité qu’il a assumée.

D’une manière très spéciale, je veux féliciter un éducateur qui a été une source d’inspiration dans ma vie, qui m’a appris qu’on peut aimer la Révolution sans abandonner la famille, et qu’on peut aimer la famille sans abandonner la Révolution. Merci pour son exemple en tant que père et en tant que révolutionnaire. Permettez-moi de l’embrasser, en tant que députée.

Intervention de la députée Mariela Castro Espin lors de la deuxième session ordinaire de la 9e législature de l’ANPPP, le 22 décembre 2018, au cours de laquelle le texte final de la Constitution de la République de Cuba a été approuvé avec les recommandations de la consultation populaire.

http://fr.granma.cu/cuba/2019-01-03/il-ny-a-pas-de-reculs-lessence-de-larticle-68-est-maintenue

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