Les peuples latino-américains ont affirmé aujourd’hui à Bruxelles la nécessité de rester unis pour améliorer les aspects tels que l’intégration, les politiques sociales, la paix et la souveraineté, la lutte contre le changement climatique ou la protection des droits de l’homme.
« Aujourd’hui, nous voyons la force qui émane des peuples latino-américains et la nécessité d’être unis, nous sommes 200 millions de frères », a déclaré Aleïda Guevara, fille du « Che » au Sommet des peuples latins qui s’est tenu aujourd’hui à Bruxelles. Celle qui est également collaboratrice du Centre d’études Che Guevara a misé sur la défense de la « pleine solidarité entre les peuples » et revendiqué « le dialogue des grandes figures de l’Amérique latine, à commencer par les dirigeants Simon Bolivar et José Marti ».
Plus de 340 organisations provenant de 43 pays européens et latino-américains ont partagé leurs préoccupations au cours de sept tables rondes sur la protection sociale, les droits humains, les traités de libre-échange et la protection de l’environnement, entre autres sujets. Les organisateurs ont confirmé la présence de quelques 1.500 participants à l’événement, qui a coïncidé avec le sommet des dirigeants de l’Union européenne (UE) et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et se terminera ce soir à la basilique de Koekelberg par une cérémonie présidée par le président de l’Equateur, Rafael Correa. Y assisteront également les représentants politiques de pays tels que Cuba, le Venezuela, la Grèce, Saint-Vincent-et-Grenadines et le Nicaragua.
Lors de la conférence sur l’intégration des peuples d’Amérique latine, Aleïda Guevara a exprimé son souhait d’un continent qui « résiste à l’expansionnisme et aux appétits impériaux de l’autre Amérique». « Seule l’unité permettra de placer l’être humain au centre de la société (…), une société dont la première règle soit le culte de la dignité humaine », a-t-elle ajouté. Pour cela, elle a donc appelé à une politique d’intégration « basée sur la coopération, la liberté, la justice sociale, la solidarité » et la lutte contre les inégalités.
Pour l’académicien vénézuélien Juan Romero, le concept d’intégration en Amérique latine doit être basé sur l’unité et les « dissolutions des liens coloniaux » et une approche « anti-impérialiste ». « Comment avons-nous mené ce concept en Amérique latine? Un modèle est donné en termes d’absorption des petites économies par d’autres plus grandes et un autre fait en sorte de compenser les déséquilibres », at-il expliqué. Romero a estimé qu’un changement « dans les relations entre les Etats et les centres de domination» est nécessaire ainsi que d’encourager les «initiatives d’autonomisation, les mouvements sociaux, les accords de soutien pour réduire les inégalités et les programmes de paix ». Selon lui, « l’agenda politique doit primer l’agenda économique».
Par ailleurs, Aleïda Guevara a critiqué les «appétits impériaux» des États-Unis, pays qu’elle considère comme «la principale menace pour les peuples latins ». « Sa politique expansionniste est dévastatrice pour les pays d’Amérique latine, » a-t-elle dit après avoir après avoir montré son opposition au «pouvoir hégémonique qui veut écraser les conditions de liberté, d’égalité et de justice sociale » dans le continent.
Sur les accords de libre-commerce entre l’Amérique latine et l’Union européenne, les participants ont signé une déclaration dans laquelle ils dénoncent « qu’ils aient été conçus en réponse à la logique néolibérale des marchés. « Ils n’ont aucun avantage pour la population, parce que leur objectif est d’ouvrir les marchés aux multinationales européennes et la baisse des salaires en Europe, » ont-ils dit. Pour cette raison, ils ont applaudi que certains présidents latino-américains aient rejeté des accords »qui protègent furieusement un petit nombre de privilégiés», comme c’est le cas du président bolivien Evo Morales. «Si ces accords sont signés, l’Etat se réduit à un instrument pour les multinationales », ont-ils alerté. Les accords de libre-échange supposent, à son avis, «une augmentation de la pression sur l’environnement, un essor des conflits sociaux et la criminalisation des mouvements de contestation. »
Dans l’exposé sur les défis majeurs auxquels sont confrontées les sociétés latino-américaines et européennes, les participants ont dénoncé dans un manifeste que «plus de la moitié de la population ne bénéficie d’aucune protection sociale. » « Bien que les citoyens européens soient relativement privilégiés, la crise économique est la parfaite excuse des gouvernements néolibéraux pour décimer la couverture sociale des travailleurs «ont-ils protesté.
Ainsi, ils ont défendu l’importance de renforcer le système de protection des plus vulnérables pour « réduire la pauvreté et de l’inégalité ».
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