Cuba ne peut toujours pas travailler en dollar

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En 2016, Barack Obama – ici lors de son déplacement historique à la Havane – avait autorisé les transactions en dollar avec Cuba.

Il y a un an jour pour jour, l’ex-président américain Barack Obama effectuait une visite historique à Cuba. Un voyage qui scellait le processus de rapprochement entre La Havane et Washington entamé un an auparavant. Quelques jours avant son départ pour, l’administration Obama avait autorisé la transaction en dollar pour les Cubains. Dans les faits, il n’en est rien.

Le 15 mars 2016, le président Obama a autorisé les banques américaines et celles de pays tiers à utiliser le dollar dans leurs transactions avec Cuba. Mais depuis, rien, affirme l’ambassadeur cubain à Paris, Héctor Igarza : « Jusqu’à aujourd’hui, Cuba n’a pu faire aucune transaction, aucune opération en dollars, ni avec les Etats-Unis, ni avec les autres pays. Parce que les amendes infligées dans le cadre du blocus ont des effets intimidants sur des banques dans des pays tiers. »

Des banques interrogées par nos soins expliquent en effet leur frilosité. Oui, les transactions sont permises, mais elles n’ont pas oublié l’amende de près de neuf milliards de dollars infligée en 2014 par la justice américaine à la BNP Paribas pour des transactions en dollar au bénéfice de Cuba, de l’Iran, et du Soudan. Aujourd’hui, malgré l’assouplissement de certaines restrictions, l’embargo américain n’est pas levé, et cela pénalise l’île. « Les dommages causés par le blocus des Etats-Unis contre Cuba depuis 1962 jusqu’aujourd’hui peuvent se calculer aux environs de 125 milliards de dollars. »

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’arrange rien. Le président américain a critiqué le rapprochement opéré sous Obama, et a promis de réexaminer la politique américaine envers Cuba.

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