Cuba sous la loupe de ses députés

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PRÉALABLEMENT à la 9e période ordinaire de sessions de la 8e législature de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (ANPP), qui se tiendra le 14 juillet, les dix commissions permanentes du Parlement cubain se sont réunies du 10 au 12 juillet au Palais des Conventions de La Havane afin d’examiner et débattre des questions d’une importance majeure pour le développement du pays.

Les députés ont débattu de questions essentielles relatives au développement du pays. Photo: Juvenal Balán

PRÉALABLEMENT à la 9e période ordinaire de sessions de la 8e législature de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire (ANPP), qui se tiendra le 14 juillet, les dix commissions permanentes du Parlement cubain se sont réunies du 10 au 12 juillet au Palais des Conventions de La Havane afin d’examiner et débattre des questions d’une importance majeure pour le développement du pays.

En présence de Miguel Diaz-Canel, membre du Bureau politique et Premier vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, à la Commission pour l’Éducation, la Culture, la Science, la Technologie et l’Environnement, le débat a été axé sur le travail culturel communautaire et l’objectif de transformer l’école en centre culturel de la communauté, ainsi que sur l’examen des déficiences et des défis de la programmation de l’Institut cubain de la radio et de la télévision (ICRT), et ses perspectives d’avenir.

Intervenant dans les débats de cette Commission, Diaz-Canel a déclaré que le travail communautaire devait être transversal aux processus idéologiques, économiques et sociaux.

Le travail culturel communautaire et le rôle des partenariats institutionnels et des établissements d’enseignement en fonction de cet objectif, ont été au cœur des analyses des députés. Un sujet qui, comme le Premier vice-président l’a défini, exige de la rigueur professionnelle, car il contribuera à améliorer la qualité de vie de la population, leur engagement envers la révolution et l’unité nationale.

Le député Luis Morlote Rivas, vice-président de l’Union des écrivains et des artistes de Cuba (UNEAC), a présenté à la Commission les résultats du contrôle effectué sur ce sujet. Parmi les problèmes identifiés figurent l’absence d’enquêtes d’opinion sur les intérêts des habitants de la communauté, et le manque de clarté sur le rôle du gouvernement dans cette mission.

Par ailleurs, des insatisfactions persistent du fait d’une socialisation insuffisante et de difficultés dans le traitement de cette question. Sur ce dernier point, il a indiqué que beaucoup signalent le manque de budget pour réaliser ce travail, ainsi que l’absence de promoteurs culturels et d’instructeurs d’art.

Quant à Liliam Mendoza, présidente de la brigade José Marti, elle a signalé qu’il ne reste aujourd’hui que 14 000 instructeurs d’art sur les 30 000 qui ont été formés. À cet égard, a-t-elle ajouté, qu’à partir du mois d’octobre prochain devrait débuter la formation, de façon expérimentale, de « professeurs-instructeurs » d’art, d’une durée de trois ans, avec un petit nombre d’élèves issus du lycée.

Ena Elsa Velazquez, ministre de l’Éducation, a cité comme exemples de progrès dans ce secteur visant le développement du travail communautaire, entre autres, l’approbation d’adaptations pour le travail éducatif, permettant une plus grande souplesse dans l’organisation scolaire et en même temps plus d’espaces pour cette tâche.

Pour résumer, Abel Prieto, ministre de la Culture, a évoqué parmi les principes essentiels de la réussite, l’importance de la formation des instructeurs d’art, le soin dans la qualité du travail et l’articulation des efforts de chacun des acteurs.

À un autre moment, la Commission a abordé la question des difficultés et des projections stratégiques de l’ICRT, en insistant sur la politique informative et culturelle.

Waldo Ramirez, directeur général de la Télévision, a signalé parmi les défis le rapprochement insuffisant entre l’agenda public et le médiatique ; la nécessité de comprendre et de concevoir le public comme un producteur de messages et un responsable de communication publique ; de remédier à l’absence de nouveaux projets et au manque d’originalité pour d’autres, ainsi que les déficiences professionnelles et culturelles.

Autres difficultés recensées : la rareté de la recherche et de la critique ; les insuffisances dans la planification, la conception et l’évaluation des projets avant leur enregistrement ou leur diffusion en direct.

À ce propos, parmi les projections stratégiques de l’ICRT figurent, selon Ramirez, l’amélioration de l’efficacité et de la qualité artistique des réalisations ; l’utilisation des recherches sociales et la priorité donnée aux aspects les plus authentiques de la culture cubaine et universelle.

Arlin Alberty, députée de Guantanamo, a souligné quant à elle l’existence d’autres médias et canaux qui exercent une influence sur la formation des jeunes, qui sont plus attractifs que ceux proposés par nos médias. Il est donc très important de proposer des produits compétitifs, a-t-elle dit, non seulement sur le plan du divertissement, mais aussi des contenus multimédias, offrant une approche analytique de la réalité.

LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE DURANT LE DEUXIÈME SEMESTRE SERA TENDU

L’exécution déficiente du plan et sa conception avec des réserves, le vieux problème de détournement de carburant, ainsi que la mauvaise gestion des stocks et leur tendance à augmenter ont été des sujets largement débattus par la Commission des Affaires économiques, qui a passé en revue la mise en œuvre du Plan de l’économie au cours du premier semestre 2017, en présence d’Esteban Lazo, membre du Bureau politique et président de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire.

Ricardo Cabrisas Ruiz, vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Économie et de la Planification, a fait référence aux « tensions identifiées au cours de l’année précédente », avant de souligner que, grâce aux efforts de tous, « il a été possible de stopper la dégradation de l’économie ».

Cela, a-t-il dit, « ne signifie nullement que tous les problèmes soient résolus. Nous devons réaliser un effort énorme au deuxième semestre, car à cette période, la haute saison touristique sera achevée, ainsi que la récolte de canne à sucre. Par conséquent, nous devons tous travailler pour assurer les revenus d’exportation et l’utilisation rationnelle du carburant, des problèmes encore en suspens ».

Tous les problèmes, a-t-il considéré, « ne peuvent pas être résolus à court terme. Le plus important est de travailler ensemble pour progresser, à partir des priorités signalées par la direction du pays. Dans ce sens, parmi les activités fondamentales figurent la promotion du tourisme, l’exécution des projets liés aux sources renouvelables d’énergie et, surtout, satisfaire le plus possible les besoins de la population ».

Cabrisas Ruiz a également donné des détails sur le contrôle effectué par les députés dans 2 225 entreprises, réparties dans 168 municipalités, lequel a confirmé des irrégularités dans la maîtrise et la mise en œuvre des documents recteurs de l’économie, des défaillances concernant les revenus d’exportation, la diminution des importations, ainsi que des déficiences dans la gestion des stocks et l’exécution des investissements.

Le député Armando Utrera Caballero, vice-président de la Commission, a souligné que durant les visites réalisées, auxquelles ont participé 381 députés, il a été constaté que le rendement de l’entreprise est une problématique à traiter de manière différenciée. En effet, certaines d’entre elles ne respectent pas leurs plans de production et de ventes, planifient des bénéfices et obtiennent des pertes, et par conséquent, versent des salaires sans soutien productif.

Juana Caridad Herrera Pérez, députée de la municipalité Primero de Enero, dans la province de Ciego de Avila, a déclaré que les actions de contrôle dans la province ont révélé, entre autres difficultés, la gestion insuffisante des stocks, tant dans le secteur des entreprises que dans le secteur subventionné, dont les volumes sont très élevés et ne correspondent pas à l’activité fondamentale.

Au terme du débat, Esteban Lazo, membre du Bureau politique et président de l’ANPP a critiqué la tendance négative de n’assurer ni suivi ni contrôle systématique aux mesures qui sont appliquées. À cet égard, il a appelé à mettre en œuvre les actions spécifiques pour remédier à toutes ces insuffisances.

Il a également signalé qu’en septembre, les députés se rendront de nouveau dans environ 50% des municipalités pour contrôler les mesures adoptées et faire le point sur la résolution des déficiences. En effet, contrôler au nom du peuple est l’une des responsabilités fondamentales des députés.

Lina Pedraza Rodriguez, ministre des Finances et des Prix, a donné des informations sur la liquidation du budget de l’État 2016, et fait une brève mise à jour des estimations pour le premier semestre de cette année.

Concernant l’exécution du budget et les problèmes qui subsistent, la vice-présidente du Conseil d’État et Contrôleuse générale, Gladys Bejerano Portela, a rappelé que les solutions passaient par l’obligation de surmonter les défaillances dans les systèmes de trésorerie, travailler mensuellement sur l’équilibre des recettes et des dépenses, vérifier les paiements excessifs à des entreprises non étatiques et approfondir l’analyse de ces questions au niveau des Conseils de direction.

SUR LA VOIE DES INVESTISSEMENTS ET DE LA RÉORGANISATION DU TRANSPORT

Le transport ferroviaire à Cuba est un système important mais vétuste, si bien que moderniser l’infrastructure et privilégier la participation de l’industrie nationale dans la fabrication de véhicules et de pièces constituent des actions indispensables.

À cette fin, un programme d’investissements pour 2018-2020 a été prévu, qui comporte l’acquisition de 308 voitures de passagers, 300 autorails, 23 locomotives de haute puissance et 75 de moyenne et faible puissance, ainsi que la rénovation d’ateliers, l’achat de plus d’un millier de wagons de marchandises et la réparation de 1 300 existants.

Tels ont été les propos d’Eduardo Rodriguez Davila, vice-ministre du Transport, lors de la discussion du rapport sur le comportement du transport ferroviaire présenté à la Commission de prise en charge des services.

Dans ses déclarations à la presse, le vice-ministre a précisé que les investissements deviennent complexes, le pays ayant besoin de technologie moderne et de financement pour payer ces investissements à long terme. « Cependant, nous sommes à la recherche d’alternatives pour moderniser cette infrastructure », a-t-il signalé.

Et, s’agissant du transport ferroviaire, l’insatisfaction de la population est grande. Selon le rapport débattu par les députés, la non exécution des investissements prévus pour la réparation et le remplacement du matériel roulant, le manque de programmes de formation et de développement professionnel du personnel, le détournement de l’argent collecté, et le manque de confort des gares, des agences de voyages et des voitures de passagers, figurent parmi les problèmes présentés aujourd’hui l’Union des chemins de fer de Cuba.

Les députés ont aussi examiné plusieurs plaintes par rapport au transport de passagers comme les changements d’itinéraires des autobus, les arrêts non prévus et le manque de confort des gares et des agences.

Face à cette situation, des actions ont été menées, qui prévoient l’entrée en service de 480 autobus Diana dans toutes les provinces, dont 280 ont déjà été distribués ; l’achat de camions Kamaz pour la fabrication de semi-autobus pour les communautés d’accès difficile et du Plan Turquino, ainsi que l’organisation du travail indépendant dans le secteur du transport de passagers.

Par ailleurs, l’Entreprise des autobus nationaux envisage une rénovation graduelle de son parc automobile, avec l’entrée en service de 100 véhicules, et il a été annoncé que le système automatisé de vente de billets a été mis en place dans 12 provinces.

Les députés ont émis des opinions variées, comme Leonardo Naranjo, de Santiago de Cuba, à propos l’incidence des particuliers dans les transports publics.

La participation des travailleurs à leur compte s’inscrit dans le cadre des transformations en cours dans ce secteur, mais, a-t-il fait remarquer, les prix des courses sont exorbitants et hors de portée à long terme pour la population. Il faut arriver à un consensus. « L’État pourrait peut-être entreprendre des actions comme la baisse du prix du combustible pour ces chauffeurs ou leur permettre l’accès à des garages étatiques, afin qu’ils puissent proposer des prix fixes par destination, et ce pas seulement à La Havane », a-t-il affirmé.

DETTES ET POTENTIALITÉS DU SECTEUR SUCRIER

La production de sucre a augmenté de 20% à la récolte 2016-2017 par rapport à celle de l’année précédente, mais le plan n’a pas été exécuté entièrement, a souligné Orlando Celso Garcia Ramirez, président du Groupe d’entreprises Azcuba. « Sur les 2,1 millions de tonnes de sucre prévues, nous n’en avons produit que 1,8 million, ce qui prouve la nécessité de continuer de perfectionner ce secteur », a-t-il dit.

La question a été débattue par la Commission agroalimentaire, qui a reconnu que malgré les progrès enregistrés, il reste encore des insuffisances à combler, comme le manque de synchronisation entre la récolte et l’industrie, ainsi que des problèmes de formation et la discipline des travailleurs, qui provoquent un haut niveau de rupture dans les opérations.

À ceci s’ajoute l’obsolescence des équipements, comme les chaudières, les broyeurs et les stations électriques, ainsi que la pénurie de pièces de rechange. L’accent a également été mis sur le manque du matériel nécessaire pour démarrer la récolte.

Les dommages causés par la sécheresse et les problèmes dans les opérations de soins aux cultures ont été également à l’origine de la baisse du rendement et de la productivité des nouvelles technologies de récolte. À cet égard, les députés ont appelé à être plus compétitifs et à adopter les mesures qui s’imposent en vue d’une utilisation optimale des ressources agricoles pour améliorer la productivité et les rendements dans ce secteur.

Parmi les actions proposées, ils ont exhorté à consolider le programme de formation des travailleurs, et notamment de doter les plus jeunes d’expérience. De même, ils ont insisté sur la nécessité d’une meilleure relation entre les salaires des travailleurs et les indicateurs de production.

Plus loin, il a été question de la projection du processus d’investissements. Selon les données du rapport, le programme d’investissements du 1er trimestre d’Azcuba était de 52,8 millions de pesos, et le réel a été de 51,3 millions, soit un taux d’exécution de 97%.

À partir de cette année et jusqu’en 2024, les objectifs sont axés sur la recherche de nouvelles alternatives de financement à moyen et long termes.

À PROPOS DES JOUETS, DES MATERNITÉS ET DE LA TRAITE DE PERSONNES

Les députés de la Commission pour la prise en charge de la jeunesse, de l’enfance et pour l’égalité des droits de la femme, ont examiné l’état de la production, de la distribution et de la commercialisation des jouets dans le pays ; la situation des maternités, et la marche du Plan national pour la prévention de la traite de personnes.

Concernant le premier point, la député Aymara Guzman Carrazana, présidente de l’Organisation des pionniers José Marti, a expliqué qu’aucune stratégie n’a été définie pour le suivi de la production, la distribution et la commercialisation des jouets, et que les faibles quantités reçues à titre de dons sont généralement destinées aux hôpitaux pédiatriques et à certaines écoles.

En exposant les résultats d’une étude réalisée dans les provinces de Guantanamo, Granma, Holguin, Santiago de Cuba et La Havane, elle a signalé que les personnes interrogées se plaignent des prix élevés des jouets dans les magasins en devises.

À ce sujet, Rosmery Santiesteban, députée pour la commune de Yara, à Granma, a précisé que beaucoup de magasins connaissent une pénurie de jouets et que nombre d’entre eux proposent des jouets de mauvaise qualité à des prix inaccessibles pour les familles cubaines.

« La situation actuelle ne trouvera pas de solution immédiate, mais nous commençons à avancer dans ce sens afin de remédier à ce problème », a déclaré Olga Gonzalez Naranjo, directrice des Productions sélectionnées du ministère des Industries.

Elle a avancé plusieurs propositions formulées par l’industrie légère, notamment pour la création de jeux didactiques, ainsi que par l’industrie sportive, dont les productions ont presque doublé par rapport à l’année 2016.

Concernant la situation des maternités, Roberto Alvarez Fumero, directeur national du Programme maternel et infantile, a expliqué que les 131 établissements de ce genre existant à Cuba garantissent une prise en charge spécialisée aux futures mamans, dont les soins médicaux et une alimentation correcte, entre autres prestations.

Parmi les sujets débattus figurait la situation des grossesses précoces qui, selon Alvaro Fumero, dont le taux est actuellement de 52 pour 1000 jeunes femmes âgées de moins de 20 ans.

En ce sens, Teresa Amarelle Boué, membre du Bureau politique du Parti et secrétaire générale de la Fédération des femmes cubaines (FMC), a assuré que son organisation travaille depuis un certain temps à la sélection de promoteurs jeunes afin de « de sensibiliser les adolescentes sur ce sujet, non pas en termes d’interdiction mais en termes de projet de vie ».

« Nous travaillons aussi directement auprès des familles, car c’est pour nous une priorité », a-t-elle affirmé.

Par la suite, les députés ont été informés de la marche du Plan pour la prévention de la traite de personnes.

Selon Antonio Ybarra Suarez, conseiller de la ministre de la Justice, les objectifs de ce programme comportent le renforcement de la prévention et de la détection de ce trafic, la protection et la prise en charge des victimes, ainsi que la collecte, le traitement et la divulgation d’informations sur ces questions.

Se référant aux stratégies de prévention, il a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux conditions qui favorisent l’offre, à travers la mise en œuvre de programmes qui mettent en garde contre les dangers de ce phénomène, améliorent les opportunités d’éducation et les systèmes scolaires, et contribuent à la promotion de l’égalité des droits.

Sur cette question, Teresa Amarelle Boué a indiqué que « lorsque l’on parle des valeurs qui font la force de notre pays pour faire face à cette situation, il ne faut pas oublier que les femmes cubaines sont dotées d’une organisation qui encourage et applique des politiques publiques qui favorisent non seulement les femmes, mais aussi les filles et les garçons ».

Là où il y a une femme vulnérable, interviennent les CDR, les travailleurs sociaux, la FMC, le ministère de l’Éducation, le ministère de la Santé publique et d’autres instances. « Avec tous ces acteurs, il est rare de voir ce genre de choses dans notre pays. Mais nous nous ne pouvons pas être trop confiants », a-t-elle conclu.

SOURCES RENOUVELABLES D’ÉNERGIE, PORTEURS ÉNERGÉTIQUES ET INVESTISSEMENTS HYDRAULIQUES

La Commission chargée de l’industrie, des constructions et de l’énergie a abordé quant à elle la mise en œuvre de la Politique pour le développement des sources renouvelables d’énergie, ainsi que l’application des mesures adoptées par les organismes en faveur d’un usage efficace des porteurs énergétiques.

Lors des discussions, Alfredo Lopez, ministre de l’Énergie et des Mines, a souligné que cette politique amorcée en 2014 à l’horizon 2030 a fixé, parmi ses principaux objectifs, la transformation de la structure des sources énergétiques et l’amélioration de la durabilité environnementale.

« Nous possédons 25 centrales bioélectriques qui, d’ici à 2030, devraient produire 14% de toute l’énergie du pays. C’est un objectif que nous ambitionnons d’atteindre avant terme », a-t-il affirmé.

« Aujourd’hui nous sommes attelés à la préparation et la négociation de 11 unités bioélectriques, dont quatre sont sur le point de se concrétiser avec des banques étatiques, et 7 sous forme d’entreprises mixtes. Les autres figurent dans le portefeuille d’opportunités pour les investissements étrangers », a précisé le ministre.

Pour ce qui est de l’énergie éolienne, il a signalé que le pays devrait compter 14 parcs éoliens en 2030.

Il a annoncé par ailleurs que le programme des sources renouvelables prévoit l’installation de 191 parcs photovoltaïques, avant de préciser que 22 de ces projets sont déjà en fonctionnement, 32 sont inclus dans le plan 2017 et 27 autres seront installés en 2018.

Concernant l’utilisation efficace de l’énergie dans les foyers, il a souligné qu’il faudra encore remplacer 13 millions d’ampoules fluorescentes par des LED dans le secteur résidentiel. « Nous en avons remplacé 1,8 million, et le plan pour 2017 est de trois millions d’unités », a-t-il indiqué.

Plus loin, le ministre a signalé qu’il est prévu de remplacer deux millions de cuisinières à résistance électrique par des cuisinières à induction dans le secteur résidentiel. Et d’ajouter : « À ce jour, nous en avons vendu 540 000, et le plan pour 2017 est de 284 000 unités ».

Les parlementaires ont également abordé les actions organisationnelles et de contrôle mises en œuvre pour améliorer l’efficience des porteurs énergétiques et l’économie de combustible.

Alicia Alonso Becerra, députée de La Havane, s’est enquise des mesures adoptées pour renforcer le contrôle non seulement dans le secteur étatique mais chez les particuliers, compte tenu qu’ils offrent des services de transport public à des prix élevés et souvent avec du combustible volé.

Sur ce point, Alfredo Lopez a répondu que de nouvelles mesures ont été adoptées et qu’une réorganisation sera opérée à La Havane à partir du mois de septembre.

Le commandant de la Révolution Ramiro Valdés Menendez, membre du Bureau politique et vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, a également abordé ce phénomène, qu’il a défini comme un résultat du manque de contrôle et du laxisme des dirigeants d’entreprises, des travailleurs, et même des députés sur leurs territoires.

La réunion a ensuite procédé à l’examen des résultats de l’audit, réalisé par les députés, des investissements de l’Institut national des ressources hydrauliques (INRU), financés par le budget de l’État.

RESSERREMENT DES LIENS AVEC LES PARLEMENTS DU MONDE

Les rencontres et les échanges qui ont eu lieu durant le 1er semestre de l’année avec des députés de plusieurs continents ont contribué au resserrement des liens entre l’Assemblée nationale du pouvoir populaire et les parlements du monde entier et d’intensifier la solidarité avec Cuba.

Yolanda Ferrer Gomez, présidente de la Commission des Relations internationales du Parlement, a présenté un exposé sur le travail réalisé, précisant que le bilan permet d’espérer des résultats positifs d’ici la fin de l’année.

Le rapport de la Commission a qualifié d’importante et fructueuse la visite d’Esteban Lazo, président du Parlement cubain, au Vietnam et en Chine, où il a pu s’informer sur le fonctionnement des institutions homologues et tirer des expériences pour la coopération bilatérale et le rôle du pouvoir législatif dans les processus de rénovation économique de ces deux pays.

La députée Caridad Diego Bello a souligné plusieurs aspects de cette visite dans les deux pays, notamment le fait que le président de notre Parlement ait été reçu par les plus hautes autorités politiques, ainsi que les expériences qui peuvent être utiles au travail des prochaines législatures.

Le rapport a révélé par ailleurs qu’aux élections du Parlement latino-américain (Parlatino) qui ont eu lieu au mois de juin, Cuba a conservé son statut de membre de la Table directive, au Secrétariat de prise en charge des commissions.

À PROPOS DU PRESTIGE DE CUBA ET DE SA SÉCURITÉ

La Commission de Défense nationale a annoncé que 97% des jeunes Cubains s’inscrivent sur les registres du recrutement militaire pour être préparés en cas d’une agression extérieure.

Lors de la présentation du rapport sur les résultats de ce travail, les députés ont insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de contrôle dans les bureaux du registre civil et lors des examens médicaux afin de mieux cerner la population pouvant être intégrée aux unités militaires ou à d’autres formes alternatives pendant cette étape.

Dans la seconde partie des débats, la Commission s’est penchée sur l’audit réalisé aux services douaniers de l’aéroport international Sierra Maestra, de Manzanillo, dans la province de Granma. Il est ressorti des discussions que ces services évoluent dans un environnement complexe en raison de l’augmentation du nombre de touristes, des opérations aériennes et maritimes, ainsi que de la diversité des moyens utilisés par les trafiquants pour déjouer les contrôles.

Il a également été question des mesures à prendre pour prévenir et combattre les comportements négatifs dans notre société, assurer le maintien de l’ordre et préserver le prestige de Cuba comme une société sûre.

MINISTÈRE PUBLIC ET TRIBUNAUX

La Commission des affaires constitutionnelles et juridiques du Parlement a pris connaissance du rapport rendu par le Procureur général de la République pour le quinquennat 2011-2016.

Les députés ont pu constater des progrès dans les procédures pénales, dans la prise en charge des citoyens, des personnes incarcérées, des mineurs, des femmes et des personnes âgées, et en général des secteurs les plus vulnérables de la société. Cependant, cette période a été marquée par une augmentation des cas de corruption et des illégalités.

Les fonctionnaires du Ministère public ont souligné que le blocus économique exercé contre Cuba, la subversion politique en provenance des États-Unis et les saisies de drogues aux frontières ont rendu plus complexe la lutte contre ces phénomènes.

DES INVESTISSEMENTS INDISPENSABLES DANS LA SANTÉ

Face au rythme accéléré du vieillissement de la population et un cadre sanitaire où les maladies chroniques non transmissibles tiennent une place importante dans la morbidité et la mortalité, le travail des diplômés en culture physique dans la promotion de la santé et le rôle de l’Institut national des sports, d’éducation physique et des loisirs (INDER), ainsi que dans le suivi du contrôle de l’utilisation des gymnases, ont figuré au centre des débats de la Commission de santé et sport.

D’après le rapport présenté, l’un des problèmes dans ce domaine est attribuable au fait que plusieurs provinces manquent de professeurs d’éducation physique et ne peuvent satisfaire les besoins de l’activité physique communautaire. À ceci s’ajoute le manque d’efficacité des actions méthodologiques destinées aux jeunes diplômés dans cette spécialité.

« La chaîne de direction des complexes sportifs et des directions municipales se doivent d’entreprendre des actions encore plus efficaces pour garantir une stabilité et fidéliser les jeunes diplômés à leur poste », a souligné le député Willy Fernandez Alguezabal.

D’autres questions débattues se rapportaient au contrôle du fonctionnement des écoles d’initiation sportive, au travail de la Douane générale de la République et au perfectionnement de la chaîne port-transport-économie interne.

Pour leur part, les commissions des Affaires constitutionnelles et juridiques, et de l’Industrie, la Construction et l’Énergie, ont examiné l’avis sur le Projet de loi des eaux terrestres, qui sera présenté à la 9e période ordinaire de sessions du Parlement dans la 8e Législature.

http://fr.granma.cu/cuba/2017-07-13/cuba-sous-la-loupe-de-ses-deputes

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