Confronté à une pénurie de carburant, Cuba a acheté une cargaison de pétrole, mais aussi le navire qui la transportait, son propriétaire refusant qu’il accoste sur l’île par peur des sanctions américaines, a annoncé mercredi le gouvernement. «Nous en sommes arrivés au point où nous avons dû acheter un navire qui se trouve à proximité de nos côtes (…) car l’armateur a refusé d’accoster avec le carburant à bord», a expliqué le ministre des Transports, Eduardo Rodriguez, à la télévision nationale.
«Nous avons dû acheter le navire avec de l’argent que nous avons été contraint de retirer des ressources financières limitées dont dispose notre pays pour pouvoir acheter ce carburant», a poursuivi le ministre. Eduardo Rodriguez n’a pas précisé la provenance du pétrole ni le pavillon du bateau. Il n’a pas non plus indiqué quand avait eu lieu l’achat. Cuba ne produit que 32% du carburant qu’il consomme pour générer de l’électricité. Les 68% restants sont importés, principalement du Venezuela, mais ces importations ont été rendues plus difficiles par les sanctions imposées par Washington sur le pétrole vénézuélien.
Le ministre a également cité plusieurs conséquences récente du renforcement par le gouvernement de Donald Trump de l’embargo américain imposé à l’île depuis 1962. «Nous avons acheté récemment deux avions pour le transport aérien», a indiqué Eduardo Rodriguez, mais le vendeur a dénoncé le contrat de peur d’être visé par la réactivation récente du titre III de la loi Helms-Burton, a-t-il affirmé.
Le titre III de cette loi vise à décourager les investissements étrangers à Cuba en permettant les actions en justice autour des biens nationalisés après la révolution socialiste de 1959. De la même façon, une «importante compagnie internationale» a annulé des investissements prévus pour la modernisation des aéroports cubains, a ajouté le ministre, sans nommer l’entreprise concernée.
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