La Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprise (CGPME) Paca vient d’organiser, avec le soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie de région Provence Alpes Côte d’Azur (CCIR) Paca, une table ronde invitant TPE-PME à la rencontre des représentants économiques de la République de Cuba au World Trade Center de Marseille.
- De droite à gauche : Thierry Fabre, membre de la Commission CCI International Paca ; Joël Martin, président de la CGPME Paca ; Yeni Reyes Garcia, Ambassade de la République de Cuba ; François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches-du-Rhône.
Une manifestation qui a mis en lumière l’évolution extrêmement rapide de ce pays, son ambition de s’ouvrir, ses attentes. Des potentialités mises en avant avec beaucoup de persuasion par Yeny Reyes Garcia, attachée aux affaires commerciales et à la coopération économique de l’ambassade de Cuba en France et Carlos Gomez Betancourt, collaborateur parlementaire en charge du développement et renforcement des relations Franco-Cubaines. Des propos confortés par l’expérience de Philippe Maus, le gérant de Forest Company, une PME qui affirme : « Il faut prendre le temps pour comprendre la culture cubaine, sachant que c’est un marché hyper-intéressant ». « Ce qui, indique un autre intervenant, n’était pas le cas voilà 10 ans, mais la vérité d’hier n’est peut-être pas celle d’aujourd’hui, raison pour laquelle je suis présent à cette réunion ».
Joël Martin, le président de la CGPME Paca revient sur les raisons qui ont poussé son organisation à proposé cette première table-ronde. « Cuba évolue, la France a de vraies opportunités après la visite de Raoul Castro en début d’année qui faisait suite au voyage officiel de François Hollande sur cette île des caraïbes quelques mois auparavant. Nos PME peuvent trouver des opportunités, il importe pour cela de rencontrer des responsables cubains pour découvrir la situation économique, juridique, financière. D’autant que ce pays a des attentes en matière de tourisme, d’énergie renouvelable, d’agro-alimentaire, des secteurs dans lesquels notre région a un savoir-faire reconnu ». Thierry Fabre, membre « Commission international » de la CCIR rappelle : « Nous sommes là pour aider les entreprises avec des opérations ciblées ». Et met en exergue les 4 000 entreprises accompagnées en 2015, les 600 nouvelles en prospé. « L » CCIR est capable de vous amener à Cuba, en Arabie Saoudite, au Mexique en s’appuyant sur le réseau international de CCI » souligne-t-il.
« Nous sommes situés au centre d’un marché Caraïbes en expansion »
Yeny Reyes Garcia explique : « Nous sommes situés au centre d’un marché Caraïbes en expansion et nous changeons de système économique en proposant un environnement favorable pour l’investissement. Il s’agit pour nous de développer durablement l’économie du pays et, ensuite, de favoriser les exportations. Pour cela, nous proposons une fiscalité particulièrement attrayante ». Elle évoque un système qui offre plusieurs possibilités de s’installer sur l’île : les entreprises mixtes, les partenariats économiques internationaux possibles y compris dans la gestion d’hôtels ou encore l’investissement étranger. « Des entreprises françaises, précise-t-elle, sont déjà présentes, au premier rang desquelles la société Pernod-Ricard qui gère en coentreprise la marque Havana Club, un leader mondial. Mais aussi le groupe hôtelier Accor ou encore Bouygues ». Cite les secteurs définis comme prioritaires : la production agricole et l’industrie alimentaire « pour réduire nos importations », le développement des sources d’énergie renouvelables, la construction ou l’amélioration des infrastructures industrielles, le développement et la commercialisation de médicaments génériques et biotechnologiques. Elle met l’accent sur les accords avec les créanciers réunis au sein du groupe de Paris. « Nous allons mettre de l’argent pour rembourser la dette et une autre pour l’accueil d’entreprises étrangères à Cuba, en ce qui concerne la France cela représente une somme de 212M€ ».
Carlos Gomez Betancourt met pour sa part en lumière la Zona Especial de Desarrollo Mariel, de 460 km² où est présent CMA CGM. Puis de détailler toutes les potentialités que couvrent chaque possibilité d’investissement, chaque type d’accord.
« Ce peuple cubain qui apprend si vite »
Le député François-Michel Lambert, né à Cuba, vice-président du groupe d’amitié France-Cuba à l’Assemblée Nationale avoue : « Il est très difficile de suivre les évolutions en cours tant les autorités ont envie de transition. Et la difficulté réside là : notre présentation aujourd’hui devra être actualisée dans les jours qui viennent, elle le devra d’autant plus que le congrès du Parti Communiste Cubain, en avril, s’annonce porteur de changements. » « Et puis, poursuit-il, il y a l’embargo américain qui demeure mais qui a été assoupli, ce qui permet les investissements. Il y a enfin ces 212 millions d’euros pour les entreprises françaises. Un projet de voie ferrée existe, la SNCF est candidate, j’espère qu’elle ne prendra pas 200 millions pour cela mais, que cette somme bénéficiera à un grand nombre d’entreprises françaises ». Puis de mettre l’accent sur la réactivité des autorités cubaines pour donner sa position sur un projet étranger, et la rapidité avec laquelle il peut se mettre en place en cas de réponse positive. Enfin, conclut-il : « Comment ne pas noter à quel point Marseille et la Havane sont deux espaces territoriaux d’une ressemblance extrême ».
Michel CAIRE
Article puisé sur le site : Destimed.fr (daté du 21/04/16)
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