Barack Obama met fin au régime spécial d’immigration pour les Cubains

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L’abrogation de ce dispositif répond à une demande de La Havane. Désormais, les Cubains qui tentent d’entrer illégalement aux Etats-Unis seront expulsés.barack-obama

A huit jours de la fin de son mandat, jeudi 12 janvier, le président américain Barack Obama annonce la fin d’un dispositif en place depuis des décennies, accordant un permis de séjour aux immigrants clandestins cubains arrivés sur le territoire américain.

Deux ans après le début du rapprochement entre Washington et La Havane, l’abrogation de ce régime spécial, avec effet immédiat, répond à une demande de longue date de Cuba, qui y voyait une incitation à l’exil de ses ressortissants.

Cette décision est un moyen pour le président démocrate de cimenter un peu plus un rapprochement sur lequel son successeur républicain Trump s’est montré réservé.

« Aujourd’hui, les Etats-Unis franchissent des étapes importantes pour normaliser les relations avec Cuba en mettant fin à la politique connue sous le nom de pieds secs, pieds mouillés”, a commenté M. Obama dans un communiqué. Cette démarche signifie que « nous traitons désormais les immigrants cubains de la même façon que les immigrants d’autres pays ».

Fin du régime de faveur

L’expression « pieds secs, pieds mouillés » faisait référence au régime qui obligeait les autorités américaines à accepter les immigrants qui touchaient terre, en renvoyant à Cuba ceux qui étaient trouvés en mer. Grace à cette loi, entrée en vigueur en 1966 en pleine guerre froide, les émigrants cubains se voyaient offrir des facilités d’installation aux Etats-Unis, avec la possibilité d’obtenir une résidence permanente au bout d’un an.

Les autorités cubaines ont qualifié, jeudi, d’étape « importante » la fin de ce régime spécial. « Au terme de près d’un an de négociations, (…) cet engagement doit contribuer à la normalisation des relations migratoires, marquées depuis la victoire de la révolution [castriste, en 1959] par l’application de politiques agressives par les administrations américaines successives, qui ont encouragé la violence, la migration clandestine et le trafic de personnes, provoquant de nombreuses morts d’innocents », a ajouté le gouvernement cubain dans un communiqué.

La Havane acceptera les Cubains expulsés

Désormais, les Cubains qui tentent d’entrer illégalement aux Etats-Unis et ne répondent pas aux critères d’assistance humanitaire « seront expulsés », explicite la Maison Blanche. Dans le même temps, les autorités cubaines se sont engagées à accepter le retour de Cubains expulsés du territoire américain, de la même manière qu’elles le faisaient jusqu’ici pour les personnes interceptées en mer.

Jusqu’à ce jour, une fois que les migrants Cubains étaient parvenus à un poste frontière américain, le processus ne prenait généralement que quelques heures avant qu’ils ne soient autorisés à entrer   sur le territoire des Etats-Unis.Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a laissé planer le doute sur la position qu’il entendait adopter sur le dossier cubain. A la fin novembre, l’homme d’affaires avait menacé dans un tweet de mettre fin au dégel si La Havane n’offrait pas davantage de contreparties sur les droits de l’homme ou sur l’économie de marché.

Le président élu a par ailleurs qualifié Fidel Castro, décédé le 25 novembre à 90 ans, de « dictateur brutal qui a opprimé son peuple pendant près de six décennies ». Des propos qui tranchaient avec ceux de Barack Obama, qui avait dit de Fidel Castro qu’il avait été une « figure singulière », dont « l’histoire jugera de l’impact énorme ».

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