Un dissident propose que l’OTAN bombarde Cuba

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Article de José Manzaneda, pour Cubainformación.

traduction. RML pour Cubalinda

– En novembre, les tribunaux espagnols ont envoyé en prison neuf élus du Gouvernement catalan et deux leaders civils, pour des délits supposés de « révolte » et de « sédition » .

Un twitter basque purge une peine d’un an pour ses messages dans les réseaux sociaux . Et deux musiciens de rap viennent d’être condamnés respectivement à deux et trois ans et demi de prison , pour de supposées injures à la monarchie et apologie du terrorisme. Ce sont à peine quelques exemples récents .

Maintenant réfléchissons : qu’arriverait-il à une citoyenne espagnole qui défendrait un blocus international total contre l’économie de l’Espagne ? Et à un citoyen, également espagnol qui proposerait à la télévision de la Russie, par exemple, que ce pays bombarde Madrid ?

Impressionnant, n’est-ce pas ? Et bien c’est la scène d’un récent programme de la télévision de Miami, sur les « méthodes pour sortir du castrisme » à Cuba . La « dissidente » Ailer González a proposé un blocus international contre son pays : « Si tu ne mets pas la pression sur le régime castriste, (…) si nous ne subissons pas de sanctions et, surtout, une asphyxie économique contre ce régime … Il doit y avoir premièrement une grande pression sur cette tyrannie. Et il doit y avoir une asphyxie économique ».

Antonio Rodiles a proposé pour sa part pour Cuba la « solution » de l’OTAN en Yougoslavie : « Quand tu vois comment ont été renversés tous ces régimes, de quelle façon, il faut qu’il y ait obligatoirement cette combinaison. Par exemple, les personnes aiment parler d’Otpor (un mouvement de jeunesse de droite de « résistance pacifique ») dans l’ancienne Yougoslavie mais : quand est-ce que Otpor a été créé ? Après que l’OTAN ait bombardé la Yougoslavie ».

rodiles

Si le gouvernement à démolir n’était pas celui de Cuba, mais celui de l’Espagne, et si Antonio Rodiles avait la nationalité espagnole, il affronterait un Code Pénal bien plus dur que le Cubain .

Il pourrait être accusé, en premier lieu, du délit de « trahison et contre la paix ou l’indépendance de l’État ». Selon l’article 581 du Code Pénal,  » l’espagnol qui suggère à une puissance étrangère de déclarer la guerre à l’Espagne (…) sera puni par une peine de prison de quinze à vingt ans ».

Rappelons-nous : en 1999, l’OTAN a lancé, pendant 78 jours, 2.300 missiles et 1.400 bombes sur la Yougoslavie, en assassinant plus de 2.000 civils et en blessant près de 6.000. C’est pourquoi, en plus du délit de « trahison », Antonio Rodiles pourrait être accusé d’ »apologie du terrorisme », et condamné à de deux à trois ans de prison, selon l’article 578 .

Finalement, sachant que González et Rodiles travaillent de façon étroite avec l’actuel Département d’État des Etats Unis , Il pourraient tous les deux tomber sous l’article 592 qui punit « de quatre à huit ans » de prison qui, « , afin de porter préjudice à l’autorité de l’État ou compromettre la dignité ou les intérêts vitaux de l’Espagne, a entretenu une intelligence ou une relation de quelque type que ce soit avec des Gouvernements étrangers » .

Mais les médias du régime espagnol continueront de défendre l’emprisonnement de ceux qui ont réalisé un référendum pacifique en Catalogne , tandis qu’ils dénoncent le manque d’espace politique de ceux qui, à Cuba, proposent de bombarder leur propre pays .

 

 

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