Philippe Poutou (NPA) Répond sur le Blocus contre Cuba

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Le 1er février dernier, cuba Linda a écrit aux candidats à la présidence de la République Française et leur a posé trois afin de connaitre leur positionnement vis-à-vis de Cuba, du blocus états-unien envers l’île et leurs projets pour développer la coopération avec Cuba. A deux semaines du scrutin, nous avons enfin reçu une réponse, celle de Philippe Poutou et nous l’en remercions. Nous publions ici cette lettre, claire et complète, comme nous nous y étions engagés pour la porter à la connaissance des amis de Cuba. Nous espérons qu’elle servira de rappel aux autres candidats et qu’ils prendront eux aussi le temps de répondre à nos interrogations.

Bonjour,

Vous trouverez ci-dessous les réponses aux 3 questions que vous nous avez adressées.Salutations internationalistes et anticapitaliste,l’équipe de campagne de Philippe Poutou.

1/ Oui, nous sommes pour la levée du blocus contre Cuba, comme nous sommes également pour la levée de celui contre le Venezuela, mesures illégales au regard du droit international et mis en place dans une logique impérialiste sous l’égide des Etats-Unis d’Amérique, première puissance militaro-industrielle de la planète. Au-delà, cela montre également la paralysie, l’incapacité d’agir en faveur de la paix et le caractère anti-démocratique de l’ONU, alors que cette institution multilatérale reste sous le contrôle de 5 grandes puissances au travail du Conseil de sécurité.

2/ La portée extraterritoriale des mesures états-uniennes (notamment la loi Helms Burton) contrevient au droit international et à la logique de la paix dans le monde que nous défendons. Une politique internationaliste de tout Etat européen devrait signifier déclarer nulles et non avenues les actions juridiques impériales prises par les Etats Unis d’Amérique contre toute forme de coopération avec Cuba et, ainsi, prendre les mesures politiques et juridiques nécessaires pour contrer, et dans un premier temps contourner, l’application de l’extra-territorialité du blocus qui empêche toute activité économique, scientifique et commerciale avec l’île.

3/ Nous défendons avec conviction des politiques de coopération et d’échanges scientifiques et économiques au service des peuples et contre les logiques mortifères de la mondialisation capitaliste. Cela signifie particulièrement dans le domaine de la santé, la levée des brevets, l’expropriation et la socialisation des grands trusts pharmaceutiques et ainsi la possibilité de créer des transferts de technologies et de savoirs scientifiques au plan mondial, et notamment vers les pays qui en auraient le plus besoin. Cuba, malgré plus de 50 ans de blocus, a su développer une politique de la santé et une expertise scientifique médicale exceptionnelle en Amérique latine, et reconnues internationalement. Nous pensons que la recherche publique française (notamment par le biais des Instituts Pasteurs) et européennes auraient tout intérêt à pouvoir échanger et collaborer avec l’île pour renforcer mutuellement nos savoirs et capacités de répondre aux enjeux actuels : crise climatique et écologique, pandémies, faim dans le monde, démilitarisation du monde, etc. C’est effectivement ce qu’il aurait fallu faire dans le cadre de la pandémie de Covid actuelle.

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