Evo Morales à Pau le 7 novembre 2015

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A l’unanimité de son Conseil d’administration, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour a décerné le titre de Docteur Honoris Causa à Evo Morales Ayma, président de l’Etat plurinational de Bolivie. Le titre et les insignes lui seront remis samedi 7 novembre, à 10h, dans les amphithéâtres de la Faculté des Sciences.

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L’Université et son président, Mohamed Amara, souhaitent donner à cette cérémonie un caractère à la fois solennel et populaire. L’ensemble, et le discours du président bolivien, seront retransmis sur grand écran dans plusieurs amphis. Le titre de Docteur Honoris Causa est la plus prestigieuse distinction décernée par les universités.

Le dossier présenté par l’UPPA souligne que « la politique du président Evo Morales s’inscrit dans une démarche continentale et équilibrée, qu’elle prône l’instauration du « buen vivir » (le « vivre bien »), « l’équilibre écologique et l’équité sociale ». Le dossier met l’accent sur les résultats obtenus dans la lutte pour faire reculer les inégalités, sur les efforts consentis pour le respect et la protection de la Pachamama (la « Terre-mère ») ; il insiste sur la priorité accordée aux « services de base », aux « biens communs » comme l’eau, au plurilinguisme (36 langues reconnues par la Constitution), etc.

L’Université de Pau apprécie la « démocratisation », en Bolivie, de l’accès à la santé, à l’éducation, « l’effort budgétaire sans précédent consenti par le gouvernement bolivien », multipliant par trois le budget de l’éducation et particulièrement celui de l’enseignement supérieur pour faire de ce dernier « un instrument essentiel de l’équité sociale et du développement économique ».

« L’Europe est considérée par cette nouvelle Bolivie, comme un partenaire incontournable ». Le dossier ajoute : « Ces spécificités, l’étude comparative des processus de coopération, d’aménagement du territoire, d’intégration européenne et latino-américaine, ouvrent pour l’UPPA de nouveaux champs de travail commun, de recherche, de partage du savoir, avec les partenaires boliviens ». « L’UPPA, au confluent de langues et de cultures régionales, peut trouver là un terrain d’échanges, de confrontations, d’expériences, de pratiques, de démarches plurilingues, d’enseignement de langues régionales, de revivification d’un patrimoine en danger ».

« Le champ universitaire bolivien offre de réelles potentialités de coopérations mutuellement fructueuses » sur des secteurs stratégiques abordés à l’UPPA, et dans lesquels ses compétences, son expertise, sont largement reconnues :

« Environnement et eau, problèmes du réchauffement climatique », « hydrocarbures », « industries minières et énergies renouvelables ». Le dossier met en évidence l’engagement d’Evo Morales dans la préservation et la promotion des droits de l’homme, du multiculturalisme, de la reconnaissance historique des différentes cultures indigènes, des cultures de montagne, etc.
Le dossier rappelle qu’Evo Morales est déjà venu à l’UPPA, en 2002, à l’occasion du Festival latino-américain CulturAmérica, à l’invitation de son président Jean Ortiz. Il avait animé, devant 3000 personnes, avec José Bové une soirée sur la lutte des paysans « cocaleros », sur les cultures « illicites », le « narcotrafic », le « sous-développement et le néo-libéralisme ». « Cette visite lui a permis, conclut le dossier, de nouer des contacts très fructueux » avec des personnalités locales, des universitaires…

Ces actions et implications ont conduit l’UPPA à conférer au président Evo Morales le titre de Docteur Honoris Causa, qu’il lui a fait l’honneur d’accepter.
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