Cuba sur la voie de la normalisation avec ses créanciers

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Après une longue brouille, les autorités cubaines ont repris le dialogue avec le Club de Paris, ouvrant la voie à une renégociation de la dette cubaine au moment où l’île est engagée dans la normalisation de ses relations avec les États-Unis et l’UE.

«Pour l’instant nous sommes dans des travaux qui consistent simplement à faire une photographie de la situation de Cuba vis-à-vis de chacun de ses créanciers», a déclaré la semaine dernière le président du Club de Paris, Bruno Bézard, lors d’une visite dans l’île au cours de laquelle il a levé le voile sur de prochaines négociations.

«Nous avançons vite et constatons du côté de Cuba comme de ses créanciers une véritable volonté d’aboutir» dans les futures négociations, a ajouté le responsable, venu avec le ministre du Commerce extérieur Matthias Fekl préparer la visite à Cuba du président François Hollande en mai prochain.

Le Club de Paris, groupe informel de créanciers qui rassemble les représentants des gouvernements des principaux pays industrialisés, pourrait alors charger le président français de faire une annonce au sujet de la dette de 15 à 16 milliards de dollars dus par l’île à ce groupe (dont cinq dus à la France).La partie de la dette , au centre des discussions, s’élèverait selon les estimations à près de 8 milliards de dollars, le reste étant constitué de lignes de crédits commerciaux actifs.

À l’heure actuelle, la dette totale cubaine est estimée par les experts à environ 22 milliards de dollars, soit 37% du PIB.

Raul Castro, s’est engagé dès 2009 dans une nouvelle politique d’apurement vis-à-vis de ses créanciers, tentant de renégocier les sommes dues et les échéances.

«Pour Cuba il est primordial de pouvoir remettre de l’ordre dans ses engagements financiers internationaux. C’est la suite logique de la politique économique de contrôle des dépenses maintenue depuis 2009», explique à l’AFP l’économiste cubain Pavel Vidal, de l’Université de Cali, en Colombie.

Selon Jose Luis Rodriguez, ex ministre des finances , le service de la dette «a été maintenu à une moyenne de 3,2 milliards de dollars entre 2010 et 2014», soit selon lui 4,7% du PIB.
En 2015 le gouvernement «a pris la décision de rembourser 5,66 milliards de dollars (…) et d’émettre de nouveaux crédits à hauteur de 5,55 milliards», a annoncé le ministre au portail d’informations cubain Cubacontemporanea.

M. Rodriguez a souligné à cette occasion la volonté gouvernementale de «capter de nouveaux investissements étrangers» pour dynamiser la rénovation du modèle économique.

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