Korimakao 25 ans déjà !

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Manue Porto

L’aventure a débuté dans les années 1990, à l’initiative de Faustino Pérez, commandant de la révolution cubaine
et de l’acteur culte Manuel Porto. Ce dernier découvre alors un territoire marécageux grand de 4 000 km2, à peine
peuplé de 9 000 habitants. Avant le renversement de la dictature de Batista, la zone était totalement marginalisée.
« L’idée de créer un mouvement artistique sur le territoire le plus arriéré et retiré de Cuba avant le triomphe de la révolution
semblait insensée. D’autant que le pays était alors en pleine période spéciale », rappelle Yander Roche, le
directeur de Korimakao. En 1992, à la suite de la chute des pays de l’Est et de l’URSS, l’économie cubaine, hyperdépendante
de ses échanges avec cette région du monde, se retrouve à terre. Tout vient alors à manquer. « La principale
préoccupation des Cubains était “Que va-t-on manger ?”

Faustino Perez et Manuel Porto, eux, ont plaidé pour nourrir l’esprit. Tout cela ressemblait à une pure folie mais, vingtcinq
plus tard, nous sommes toujours là », poursuit-il. « Notre prisme et nos principes sont de défendre l’essence de ce qu’est être cubain et d’offrir l’art »
Depuis, pas moins de 2 500 jeunes, diplômés ou non, sont passés par la « communauté ». L’établissement n’est
ni un centre socio-éducatif, « même si on en a sauvé certains, en les empêchant de devenir des délinquants »,
soutient le directeur, ni une école d’art à proprement parler.

Un entretien et un test d’aptitude sont les deux conditions pour y entrer. « Certains sont restés
quatorze ans ; d’autres quelques heures, précise t-il. Notre point fort est d’être dans un groupe
éclectique. Nous sommes une communauté associée, comme une famille complexe et conflictuelle.

Notre prisme et nos principes sont de défendre l’essence de ce qu’est être cubain et d’offrir l’art. La genèse
du projet est de porter la culture dans les endroits les plus reculés et de promouvoir l’art communautaire.
Depuis vingt-cinq ans, nous défendons l’idée que tout le monde a droit à la culture, insiste Yander Roche.

« Ce lieu est difficile à comprendre car il n’en existe pas d’autres référents dans le monde.
On se sent comme une bête étrange.  »
« nous promouvons l’art en dehors de toute vision mercantiliste »
Malgré l’absence de ressources financières, l’État cubain n’a pas hésité à prendre en charge les salaires
des personnels, des techniciens et des artistes qui vivent dans le complexe. La coopération internationale,
elle, permet d’acheminer les instruments et matériaux qui font défaut aux créations artistiques. D’autant que
« nous promouvons l’art en dehors de toute vision mercantiliste,
car nous ne commercialisons pas nos prestations »,
ajoute le directeur.

Cathy Dos Santos (l’Humanité).

le soutien de Cuba Linda:
Depuis 2001, l’association française Cuba Linda
contribue à l’essor des projets artistiques de
Korimakao, en améliorant les infrastructures du
centre, en acheminant des miroirs pour la salle de
danse ou encore des instruments de musique.
https://www.cuba-linda.com/infos-sur-cuba/projet-korimakao/

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Table de mixage offerte par l’UL CGT d’Arras.

CAC KORIMAKAO
Carretera Playa Larga
43000 Pálpite
Provincia de Matanzas
Cuba

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