CUBA, BATISTA ET LA MAFIA DANS LES ANNÉES 50

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La Havane au milieu du XXème siècle

La vie nocturne est de plus en plus trépidante. Tout est possible avec de l’argent. Dans les années 50, Cuba est devenu le paradis de la Mafia. On y jouait aux cartes, on misait des milliers de dollars et ensuite c’était les femmes, la prostitution et la drogue, bref, les combines habituelles de la Mafia. Toutefois, ces combines n’ont jamais été aussi juteuses qu’à Cuba avant 1959. Les Mafieux rêvaient même de faire de Cuba un Etat Mafieux.

Les casinos à Cuba

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Cuba, le paradis des vacanciers

Les touristes savent que le régime a subi une révolution suivi d’un régime communiste mais ils ne rêvent uniquement que de musiques dansantes, de soleil et de plages de sable fin. En étudiant l’histoire de Cuba au XXème siècle, on découvre avec surprise qu’il y a quelques décennies, c’était la Mafia qui régnait en maître dans l’île. Contre de l’argent, ils offraient tout aux étrangers : jeux de hasard, drogue et sex. Seule règle : remplir les caisses du syndicat du crime. Les Cubains qui refusaient de se prêter aux combines des mafiosi passaient un mauvais moment. La répression était terrible et le gouvernement militaire posait sa main de fer. Il assassinait et laissait les cadavres dans les rues pour terroriser la population. La peur régnait dans les rues, les gens étaient persécutés, des bombes explosaient et il était dangereux de sortir la nuit. Ce n’est pas une histoire oubliée.

La vision des Cubains

Aujourd’hui encore, le sujet est explosif dans l’île. A Cuba, la mafia Italo-Américaine était la même qui sévissait à New-York, à Chicago ou à Palerme. Ce pan de l’histoire resurgit grâce à un homme, l’écrivain Cubain Enrique Cirules, qui a enquêté plus de vingt ans de sa vie sur la Mafia Nord-Américaine à Cuba.

L’écrivain Enrique Cirules

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QUAND TOUT A-T-IL COMMENCE  ?

L’histoire commence à 1000 kilomètres de Cuba à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Des centaines de milliers de juifs fuient les pogroms dans l’Empire Russe. Les pogroms étaient  des actions de masse violentes envers les Juifs, en tant que minorité nationale et religieuse, qui se déroulèrent dans l’Empire Russe jusqu’en 1917, puis, successivement, dans la République Russe et enfin dans la République socialiste fédérative soviétique de Russie après la Révolution Russe. Les pogroms sont une des manifestations typiques de l’antisémitisme. Ils se réfugient aux Etats-Unis comme des millions de paysans et d’ouvriers agricole du Sud de l’Italie. Ces juifs et ces catholiques du Sud de l’Italie ne sont pas accueillis à bras ouverts aux Etats-Unis où la population est majoritairement protestante. Certains d’entre-eux , juifs, Italiens du Sud et Irlandais se lancent dans des activités illégales pour réussir. Leur modèle : Al Capone et Cosa Nostra, la mafia Italo-Américaine. C’est ainsi que naît la Kosher Nostra. Le Sicilien Lucky Luciano et le juif Russe Meyer Lanski deviennent bons amis. Les Mafiosi rackettent leurs compatriotes et achètent les puissants. Ils s’enrichissent grâce à la drogue et à la prostitution, sans parler du trafic d’alcool pendant la prohibition et de la violence. Ils achètent les votes de leurs compatriotes et finances les campagnes électorales des deux candidats à la Présidence comme en 1932 entre Herbert Hoover et Franklin Roosevelt. Le gagnant était tenu d’accorder des avantages à la Mafia. Luciano et Lanski veulent transformer la Mafia traditionnelle en une entreprise moderne. Ils liquident les « Boss » de Cosa Nostra qui s’opposent à leur projet. Les hommes qui sont aux commandes du syndicat du crime entre les années 1930 et 1950 ont tous grandit à Brooklyn à New-York. Fin stratège financiers, Meyer Lanski lance la Mafia dans les jeux de hasard en recrutant des spécialistes de tous horizons. Las Vegas au Nevada est le premier projet d’envergure de Meyer Lanski, Lucky Luciano et leurs complices. A la même époque, les jeux de hasard sont légalisés à Cuba. L’île avait déjà servit à Al Caponne comme plaque tournante du trafic illégal d’alcool. Cuba donne alors l’image d’une île paisible, un lieu de rêve pour vacancier. En réalité, après la seconde guerre mondiale, elle devient un laboratoire pour la création d’un pays régi par la Mafia.

LES ROUAGES D’UNE MÉCANIQUE BIEN HUILÉE

A la Havane, à la « casa de las Americas », Enrique Cirules découvre que Cuba devait être l’ultime étape de la modernisation de la Mafia. Les grands chefs de l’organisation criminelle voulaient administrer une multinationale légale afin de ne plus être harcelé par la police et la justice. Lanski avait pour objectif de modifier les activités de la Mafia Nord-Américaine et de transformer les mafieux en hommes d’affaires travaillant au sein d’Entreprise légales. Il voulait tirer un trait sur la légende des familles mafieuses arrivées d’Italie et sur les premières décennies de la Mafia aux Etats-Unis. La période de Lanski à la Havane marque le début d’une période de transition. A partir des années 1930, l’Hôtel national est le quartier général de Luciano et Lanski à la Havane. Ici, l’Establishment Cubain, hommes d’affaires, membres du Gouvernement et Généraux, côtoient des clients Américains fortunés et influents, des stars de cinéma et surtout des « Boss » des familles mafieuses Italo-Américaine qui sont installées à la Havane. On trouve dans le Hall de cet hôtel, une affiche avec les photos des mafieux les plus importants, ceux qui ont créé un Etat criminel à Cuba : Meyer Lansky , Lucky Luciano, Don Amadéo Barletta, Albert Anastasia, Santo Traficante, José Mujica. Ce sont ces chefs mafieux qui ont créé à Cuba un Etat au service de la drogue, du jeu et de la prostitution. Meyer Lansky : dont les parents ont fui les persécutions en Russie, Lucky Luciano : fils d’un paysan Sicilien pauvre, Santo Traficante : spécialisé dans la drogue et les films pornographiques, Amleto Battisti : d’origine Corse, propriétaire d’hôtel et directeur de banque tout comme l’Italien Amadéo Barletta, les deux plus grands trafiquants des Caraïbes. En 1933, deux jeunes Sergent Cubains renversent le gouvernement dictatorial et corrompu et prennent le pouvoir. le 3 septembre 1933 les sous-officiers prennent le pouvoir avec un coup d’État lancé pour des motifs corporatistes (solde, avancement, relations avec les officiers), avec à leur tête deux hommes, Pablo Rodriguez et Fulgencio Batista, sergent autoproclamé colonel. Celui-ci est contacté par les opposants à Gerardo Machado, notamment les organisations syndicales ou étudiantes et négocie avec eux un accord. Il devient l’homme fort du pays, nommé chef des armées et il remet le pouvoir politique à cinq civils, dont Ramon Grau San Martin, tout en procédant de temps à autre à des purges au sein de l’armée affermissant ainsi son pouvoir. En 1934, Fulgencio Batista devenu Colonel, renverse à son tour le gouvernement provisoire. Tout cela commence au début des années 1930 quand apparaît ce Sergent soutenu et conseillé par les Services Secret Américain. Il devient Colonel des forces Armées sous la protection des Etat-Unis puis devient Général et enfin Président de 1940 à 1944. Batista se prétend d’abord révolutionnaire puis réformateur mais rapidement il s’impose comme un dictateur.

LES FIGURES DES CHEFS DE LA MAFIA A CUBA DANS LES ANNÉES 50

Franck Costello, Meyer Lansky, Amadeo Barletta, Albert Anastasia et Lucky Luciano

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BATISTA ET LA MAFIA

Lansky a fait la connaissance de Batista à l’hôtel National , à la Havane, dans les années 30. Le chef Juif de la mafia et le futur homme fort de Cuba se lient d’amitiés. Leur relation porte rapidement ses fruits. Lansky est autorisé à construire un Casino dans l’hôtel le plus prestigieux de la Capitale. La stratégie de départ de Lansky consiste à attirer les clients les plus fortunés de l’hôtel vers les jeux de hasard pour les « plumer » , les acheter en leur faisant cadeaux de leurs dettes de jeu ou les faire chanter après leur avoir fourni des prostituée ou des films pornographiques « Hard Corr ». La construction à la Havane et aux alentours d’un grand nombre d’hôtels de luxe avec Casino et Cabaret requièrent des sommes colossales. Puisque tout semble légal, il est facile de trouver des investisseurs Américains d’autant que les bénéfices promettent d’être considérables.

 

Le général Fulgencio Batista

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LA SITUATION DU PAYS A CETTE EPOQUE 

Le fait qu’en dehors de la capitale, Cuba soit sous-développé, ne gêne pas du tout Lansky. Le tabac et le sucre, principales sources de revenus du pays, sont entre les mains de monopolistes principalement Américains. Les paysans Cubains mouraient de faim et ils n’avaient pas le moindre lopin de terre à cultiver. La récolte de la canne et la production du sucre ne durait que trois mois et les ouvriers agricole et ceux de l’industrie sucrière mouraient de faim. Ils empruntaient de l’argent à des usuriers à un taux de 20 % et il fallait bien qu’ils remboursent. Ils n’avaient pas d’instruction et il n’y avait ni écoles ni enseignants pour la majorité des 6 millions de Cubains. C’était cela la réalité, la précarité, la misère, l’analphabétisme et l’insalubrité.

LES ETATS-UNIS ET CUBA

Entre le XVème siècle , date de la domination Espagnol et la domination Américaine au début du  XXème siècle, les Cubains ont tenté à de nombreuses reprises de se révolter, en vain. Il y a plus d’un siècle, les Américains assurent leur influence sur Cuba en installant une base militaire à Guantanamo dans le Sud-Est de l’île. En maintenant cette base, les Etats-Unis démontrent aujourd’hui encore à quel point ils considèrent Cuba comme une partie intégrante de leur sphère d’influence. Au début du XXème siècle l’île est pour ainsi dire une colonie Américaine, c’est le début de l’évolution anormale de Cuba, ce que la Maison Blanche Nie. Mais aux archives de la sécurité nationale à Washington, une institution à but non lucratif, l’intérêt des Etat-Unis et de la Mafia Américaine pour Cuba , au milieu du XXème siècle est richement documenté. Il s’agit en premier lieu d’intérêts économiques. Toutes les compagnies pétrolières étaient à Cuba. La Standart Oil gérait les principales raffineries de Cuba. Il y avait de gigantesques exploitations agricole, en particulier sucrières aux mains de société comme l’American sugar compagnie. Des individus très fortunés tels que Prescott Bush, le grand-père de George Bush, possédaient d’immenses domaines et des concessions pétrolière à Cuba. Bref, l’économie Cubaine était en grande partie aux mains de multinationales Américaines. Pour renforcer leur monopole sur le sucre et pour assurer le contrôle des mines de nickel hautement stratégique , les Etats-Unis soutiennent une classe dirigeante corrompue et liée à la Mafia. Des millionnaires Cubains, des chefs mafieux, des conseillers militaire et des dirigeants de multinationales vivent côte à côte dans des résidences somptueuses de la Havane. Ils se divertissent ensemble et exercent leur activité lucratives entre eux. La Havane est devenue leur ville. Fidèle alliée des Etats-Unis, Cuba s’engage dans la seconde guerre mondiale en 1941. L’armée Américaine sollicite l’aide de la mafia. Les services secret demandent à Lucky Luciano, qui purge alors une longue peine de prison, de fournir un maximum d’informations sur la côte Sud de la Sicile. C’est là que les alliés prévoient le premier débarquement en Europe. Luciano est également chargé de contacter des chefs de la Mafia pour faciliter l’avancée des troupes alliées. En contre partie il obtient sa libération (film « il sasso in bocca », 1970). Le débarquement en Sicile est un succès. Pendant les combats, les chefs de la Mafia Sicilienne prennent contact avec les commandants Américains. Après le débarquement, nombre d’entre eux sont nommés Maire ou se voit confier d’autres responsabilités politiques. Comme promis, Luciano est libéré mais il est expulsé vers l’Italie. Il n’y reste pas longtemps, dès 1946 il est de retour à la Havane ce qui pose un problème à Lansky. Luciano est toujours le chef des familles les plus puissantes de Cosa Nostra et cette dernière veut sa part du gâteau Cubain. En décembre 1946, Lansky et Luciano organisent à l’hôtel national le plus grand rassemblement mafieux de l’histoire avec plus de 1000 participants. Il n’en n’existe aucune photographie mais il reste une affiche pleine d’humour de cet évènement. Lors de cette soirée, l’invité pour la partie divertissement n’est autre que Frank Sinatra dont les mauvaises langues disent qu’il a été lancé par la Mafia et qu’il en était un des protégés. Les chefs de la Cosa Nostra se répartissent les territoires et décident d’assiner Bugsy Siegel, l’ami d’enfance de Lansky qui comme lui, fait partie de la Kosher Nostra. Siegel aurait détourné et dilapidé l’argent de la Mafia à Las Vegas, un délit que la Mafia punit de mort. Peu après, la présence de Luciano à la Havane est rendue publique. Les Etats-Unis font alors pression sur Cuba pour renvoyer Luciano en Italie sous peine d’un boycott économique. Il ne reviendra jamais à la Havane. Les autorités Américaines réalisent que la Mafia s’est profondément enracinée dans l’économie, la politique et l’administration de l’île. Frank Costello , le successeur de Lucky Luciano en tant que chef suprême de Cosa Nostra est convoqué par une commission du Sénat Américain. Les auditions sur la Mafia lancées au début des années 1950 suscitent un vif intérêt aux Etats-Unis. Mais bien qu’elle soit attaquée par les autorités de tous côtés, Costello n’en perd pas son arogance :

Compte rendu d’audience de Costello : Qu’avez-vous fait de bien pour votre pays ? Quelle action pourriez-vous mettre à votre crédit en tant que citoyen Américain ?  réponse de Costello : « J’ai payé mes impôts »

Après cette audition au Sénat, Edgar Hoover, le chef du F.B.I. doit également considérer la Mafia comme une menace nationale pour les Etats-Unis et ne pas s’en prendre uniquement aux communistes. Les moyens financiers et technique du F.B.I. sont astronomiques et impressionnent même la Mafia. Les groupes mafieux Siciliens basés essentiellement à New-York , sentaient que le danger était imminent. Ils voulaient se mettre à l’abri mais où ? là où tout était légal, là où tout était toléré où tout était permis, c’est-à-dire dans les splendeurs de la Havane. Au cours de ses années de recherche, Enrique Cirules a interrogé des témoins de l’époque afin de reconstituer la vie de Meyer Lansky à Cuba mais aussi à Miami où il passait le plus clair de son temps. C’est Lansky qui aurait incité l’ex président Batista, qui vivait alors à Miami, à revenir à Cuba et il lui aurait même remis de l’argent. Batista n’a pourtant aucune chance d’être élu Président. La C.I.A. prépare alors le terrain pour qu’il renverse le gouvernement élu et annule la constitution. Pour commencer, elle organise des troubles dans l’île. Ils ont crée de façon intentionnelle une situation instable à Cuba, anarchie, gangstérisme, instabilité, corruption, un ensemble d’événements qui ont permis à un groupe de militaires, dirigé par Batista, d’organiser le coup d’état de 1952. Le putsch militaire de Batista en mars 1952 se déroule sans effusion de sang. Le gouvernement Américain reconnaît immédiatement le nouveau régime. En politique intérieure, Batista se prend pour un tribun et un moralisateur. Les Etats-Unis l’ont soutenu parce qu’il leur était acquis. Il était favorable aux affaires Nord-Américaine, au tourisme, il ne créait pas de remous, il instaurait la stabilité. Batista devient l’un des dictateurs les plus corrompus et les plus cupides du monde Occidentale. La Mafia n’est pas la seule à profiter de ce partenaire idéal. Pour les Etats-Unis, c’était pratique, avec Batista, les intérêts Américains étaient protégés. On disait alors que la deuxième personne la plus puissante de Cuba était l’Ambassadeur des Etats-Unis mais les gens de la Havane disaient en riant : « Ce n’est pas la deuxième personne la plus importante, c’est la personne la plus importante ». Les Américains affluaient à Cuba car c’était le lieu de divertissement des personnalités riches et célèbres dans les années 40 et 50. L’hôtel Tropicana et tous les casinos avaient un succès extraordinaire. Ils étaient faciles d’accès, la prostitution était endémique tout comme la drogue et le jeu. Toutes ces industries étaient contrôlées par la Mafia aux Etats-Unis et à Cuba. Il n’est pas exagéré de dire que la Havane était devenu une sorte de « Bordel » pour les Nord-Américain. Quand un visiteur arrivait de n’importe qu’elle ville Nord-Américaine tout était déjà payé. Une voiture l’attendait à l’aéroport, il n’avait pas à payer sa chambre d’hôtel, tout ce qu’il consommait à l’hôtel avec ses amis était gratuit, les repas, les boissons, les femmes, c’était une sorte de Paradis. Le seul but était de faire passer le millionnaire par le Casino. Il pouvait perdre 100.000, 200.000, 300.000 dollars en deux ou trois heures de jeu. Grâce à l’industrie du jeu, sous la protection de Batista, la Mafia engrange des millions de dollars.

Etablissement luxueux caractéristique de la Havane

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LES PRÉMICES DE LA RÉVOLTE

Ce sont les étudiants qui les premiers protestent contre ce régime. Leur révolte prend de l’ampleur lorsque l’avocat Fidel Castro porte plainte contre le dictateur pour violation de la constitution. Après le rejet de sa demande, il organise des manifestations que la dictature tente de réprimer par la violence. le dictateur Batista se réfugie dans le camp Columbia à la Havane. C’est alors l’une des plus grandes base militaire d’Amérique Latine. Les Bâtiments aujourd’hui occupé par des écoles et des Universités, abritent alors les différentes armes de l’armée Cubaine et ses conseillés militaire Américains ainsi que les unités spéciales et les services secret. Derrière se trouvait l’aéroport militaire et c’est par là que la cocaïne arrivait à la Havane. Lucky Luciano a organisé son trafic de drogue via Cuba parce que c’était un lieu de transit idéal vers les Etats-Unis. Le pays était hors du territoire des Etats-Unis et moins contrôlé par le F.B.I.. C’était aussi l’endroit rêvé pour amasser des sommes colossales et le dictateur Fugencio Batista se laissait facilement acheter. Batista charge officiellement le chef mafieux Meyer Lanski de relancer l’industrie du jeu tombé en discrédit à cause de criminels de second plan. Le seul qui pouvait rencontrer Batista et qui traitait directement avec lui était Meyer Lansky. L’accord prévoit que l’Etat Cubain et la Mafia financent ensemble la construction d’hôtel de luxe avec des casinos haut de gamme sous le contrôle exclusif de la Mafia. Batista et son clan reçoivent régulièrement une partie importante des bénéfices. Meyer Lansky réalise peu à peu son rêve et la capitale Cubaine change rapidement de visage. Les autorités font construire de larges avenues pour faciliter le déplacement des grosses américaines ainsi qu’une belle promenade le long de la mer baptisée « Malecon » pour relier entre eux les hôtels de luxe. Devant les chantiers, partout le même panneau : « Ministère des travaux publics d’après les plans du Général Batista ». Ces travaux dissimulent une activité illégale, même à Cuba, le blanchiment d’argent. Un casino est le meilleur endroit pour blanchir de l’argent. Enrique Cerules à rencontré un ancien croupier de l’hôtel national. Rien n’échappe aux croupiers de l’hôtel national, pas même ce que dissimule les jeux de hasard. Ces gens gagnaient de l’argent à Cuba et ils le gagnaient par le jeux et le blanchiment de l’argent sale. Mais aussi par les profits, blanchis par les banques et la drogue. Quand ils retournaient aux Etats-Unis, ils pouvaient dire « c’est légal », j’ai des hôtels à Cuba, mais derrière il y avait des affaires clandestines. C’était la Mafia, ces messieurs soignaient leur apparence mais c’était d’abominables crapules. Malgré l’ampleur des exportations de drogue vers les Etats-Unis et du blanchiment d’argent, peu de Cubain s’en rendent compte. Pourtant, la mafia ne peut se passer de la complicité des banques Cubaines et Américaines. La Mafia en contrôle certaines comme la Trust Compagnie. Enrique Cirules à retrouvé les livres de comptes datant de l’année 1950. La Trust Compagnie de Cuba disposait de comptables extrêmement qualifiés, capable de manipuler les comptes de sorte que toutes les opérations semblaient légales. En réalité, ils passaient leur temps à blanchir des devises. Le plus intéressant est qu’ils arrivaient à effacer toutes traces des opérations délictueuses. Les Cubains étaient au courant de toutes ces opérations parce que les fonctionnaires de la banque nationale de Cuba avaient mené une enquête et avaient transmis leurs informations au Président de la banque de Cuba, mais comme les autorités étaient de mèche, le Président de la banque nationale de Cuba répondait que c’était des erreurs dues à l’ignorance et au manque de professionnalisme des comptables. Ni les clients Cubains, ni l’opinion publique mondiale, n’ont connaissances des sommes colossales d’argent sale amassées par la Mafia dans les filiales de banques Américaines et entreprises Cubaines par d’honnêtes Directeurs  et de respectables propriétaires. A cette époque, les Cubains n’avaient aucun moyens de savoir que ces investissements dans les hôtels qui transformaient leur capital et qu’ils critiquaient, étaient directement liés à la Mafia Nord-Américaine, on n’en parlait pas dans la presse et il n’était pas possible d’être au courant de cela dans les détails à moins d’être lié aux activités de la Mafia. Les chauffeurs, les employés des hôtels et bien-sur les hommes politiques qui étaient liés à elle, savaient qu’il s’agissait de la Mafia. Beaucoup de Cubains étaient amis des mafieux et participaient à leurs activités. Les bénéfices astronomique générés par la prostitution pour les touristes, activité exclusivement contrôlée par la Mafia, disparaissent également par des canaux douteux. Des racoleurs et des passeurs Cubains se chargent régulièrement de changer les équipes de femmes. La Havane était approvisionnée par des jeunes filles venues de la campagne, de la province, des jeunes filles pauvres qui arrivaient dans la grande ville avec l’espoir de changer de vie. Mais il n’y avait pas de possibilité pour elles de trouver un emploi dans une usine ou une entreprise, alors, le seul moyen était la prostitution. En 1958, il y avait 100.000 prostitués à Cuba. Mais dans les établissements de Casa de Marina, c’était des expertes. Des femmes très belles payées 100 dollars la nuit. On pouvait les commander par téléphone et les hôtels les appelaient. On les choisissait en consultant des catalogues où elles apparaissaient magnifiquement vêtue ou toute nue. Le sexe, la drogue et le divertissement, cette industrie très sophistiquée et extrêmement profitable, cache la main mise de plus en plus importante de la Mafia sur tous les secteurs de la société Cubaine. Le système est parfaitement rôdé et extensible à volonté, tout comme la politique de terreur envers la moindre forme de rébellion. En parallèle, Cuba devient aussi la plaque tournante du trafic de l’or et des diamants. Petit à petit se met en place un système de corruption absolu où il emporte avant tout de s’enrichir sans tenir compte du destin du pays. Derrière la façade flamboyante de la Havane, un état criminel s’est mis en place. Les diplomates Américains sont au courant mais en pleine guerre froide , les dictateurs et la Mafia sont des alliés incontournables. C’est à Cuba que sont créés les premiers services secret pour combattre le communisme. Pour Richard Nixon, le vice Président Américain, tout ce qui gêne les Etats-Unis est considéré comme communiste. Il ne dérange Batista que quand un de ses amis a perdu une fortune dans un casino de la Havane. Toutes les idées qui mettaient en avant la Nation, les idées patriotiques, les idées de libération, étaient combattues. C’était à l’image du maccarthysme au Etats-Unis. Il n’y avait pas que les communistes qui étaient persécutés mais on persécutait tous ceux qui exprimaient une pensée libérale ou antifasciste. En 1953, un groupe d’insurgés commandés par Fidel Castro attaquent une caserne à Santiago de Cuba. L’assaut est chaud mais il devient le symbole du combat contre la corruption, l’abus de pouvoir, les liens mafieux et la violence arbitraire sous la dictature de Batista. La révolte prend de l’ampleur et le pouvoir réprime dans le sang des grèves contre les salaires de misère. Le sale boulot, s’était Batista qui le faisait avec son appareil de répression. A Cuba, ce n’était pas des bandes de mafieux Nord-Américain qui assassinaient, les assassinats et la répression, s’était Batista qui s’en chargeait à travers ses unités spéciales, ses service secret, les services de renseignement militaire et les autres organes de police. Vers la fin des années 1950, la violence policière est à son comble.

Fidel Castro et ses partisans

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Témoignage : J’étais un jeune étudiant en médecine et je me suis engagé dans la lutte révolutionnaire. Pour moi, ça a été une expérience tout à fait nouvelle parce que c’était une lutte très inégale. L’armement dont on disposait à certaines occasions était bien inférieur à celui de nos adversaires, par conséquent, il fallait avoir un sens aigu du sacrifice et compenser cela par le courage, la foi, la force de notre jeunesse. 

La révolution est en marche

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L’arme la plus redouté du régime est la torture systématique. Après quelques questions anodines , les sévisses augmentent, souvent jusqu’à la mort. 20.000 Cubains paient de leur vie leur opposition au régime de Batista.Enrique Cerules découvre aussi que Meyer Lansky à également financé la réalisation d’un vieux projet pour sécuriser la région des hôtels de luxe et des lieux de divertissement haut de gamme appartenant à la Mafia. En 1954, ils ont annoncé leur projet de couper l’île en deux par un canal semblable au canal de Panama, dans la zone de Matanzas jusqu’à la côte sud. Cela revenait à séparer du reste du pays, la partie riche de Cuba, celle qui était devenue la région des grands hôtels, des grands investissements et des grands édifices. Les régions centrale et orientale, dépendant de la canne à sucre, seraient abandonnées. Ce projet avait une visée statégique, les révolutions patriotiques indépendantistes ont toujours commencé dans la partie orientale de Cuba. La construction du canal est empêchée par la mobilisation du peuple en révolte. Dans l’Est de l’île, les rebelles réussissent à mobiliser la population contre le régime de Batista. Ils promettent des terres, des écoles et des hôpitaux et ce ne sont pas des paroles en l’air. l’armée du dictateur, pourtant suréquipée, subit de plus en plus de revers face aux rebelles. Peu impressionné, Meyer Lansky poursuit la construction d’une cinquantaine d’hôtels de luxe qui englouti des centaine de millions de dollars. D’après lui, le rêve de la Mafia et de centaine de vacanciers Américains en quête de paradis touristique ne sera pas menacé par une poignée de révolutionnaires barbus d’autant que les Etats-Unis soutiennent Batista et Meyer Lansky est protégé par des hommes d’affaires Américains des plus influents. Il y avait des financiers, des hommes d’affaire qui possédaient des hôtels partout, du Canada jusqu’en Floride, des personnalités qui avaient été conseillé du Président des Etats-Unis pendant huit, dix ans, des célébrités du monde du spectacle et du cinéma, qui avaient déjà de grosses parts dans ces entreprises, y compris dans des compagnies aériennes. Un jour, arrive à la Havane, un certain Albert Anastasia, il est chargé par la Cosa Nostra d’obtenir une part plus importante des affaires de Lansky à Cuba. Par crainte d’Anastasia, les autres membres du clan mafieux de Cuba se soumettent à ses exigences. Anastasia est alors le chef de Murder incorporated, le bras armé du syndicat du crime. Surnommé « Seigneur grand exécuteur », il aurait tué entre 300 et 700 personnes. Lansky demande aussitôt à Batista la raison de la présence d’Anastasia à la Havane, dont il n’a pas été informé. Batista avait 7 services de police, dont les services de renseignement et les services de répression sans compter les forces armées.Voilà pourquoi il a laissé Albert Anastasia se promener à la Havane. C’était une forme de menace, « si tu n’augment pas ma part , je fais venir cinq familles Sicilienne de New-York à la Havane pour y monter leur casino. Il était logique que Batista exige une plus grosse part de ce gâteau substantiel. Mais Lansky a refusé. Meyer Lansky réagit à sa manière en disparaissant. Il fait semblant d’éviter le conflit et répand la rumeur qu’il a décidé de se retirer des affaires. Il entre dans la clandestinité au cœur de la Havane. Il se réfugie chez sa maîtresse, une Cubaine de la haute société. L’amabilité de Meyer Lansky est de pure façade et il a intérêt à monter un visage qui n’est pas du tout le sien, celui d’un homme d’affaire paisible et de donner l’impression d’être un homme serein et tranquille, un homme de parole, alors qu’en réalité, il est en train de préparer la guerre. Automne 1957, l’hôtel Riviera, premier joyau d’un empire de 50 hôtels de luxe, doit ouvrir dans un mois. L’honorable Lansky, qui n’a jamais grugé un de ses amis de la Mafia, est célèbre pour ses décisions aussi soudaines qu’inattendues. Même ses amis les plus intimes, même sa maîtresse Cubaine ignore tout de ses plans. Meyer Lansky est un modèle de discrétion et il ne laisse jamais aucune trace. Le F.B.I. n’a jamais trouvé le moindre document ni la moindre preuve de son empire financier illégal aux ramifications internationales. Il garde tout dans sa tête. New-york, le matin du 25 octobre 1957, Albert Anastasia se fait raser chez le barbier du parc Cheraton. Deux hommes, arrivant probablement de Cuba, s’approchent discrètement de l’hôtel et lui tire dessus. Personne n’a jamais pu établir le lien entre Meyer Lansky et le meurtre d’Anastasia, toujours est-il que peu après, Meyer Lansky refait surface et ouvre l’hôtel Riviera sans rencontrer de problèmes. La Havane a maintenant autant de prestige que Rome, Paris ou Londres, c’est du moins ce que prétenden les journaux Cubains aux ordres du pouvoir. Il y avait beaucoup de journaux mais en général ils ne traitaient que de mondanités, de la vie des gens de la haute société. On ne parlait pas de la réalité crue, de ce qui se passait dans le pays parce que la presse de l’époque était liée au pouvoir, aux forces politiques, au Président, aux Sénateurs, à l’aristocratie et les journalistes ne pouvaient rien dire contre ce système. Donc en apparence, tout allait bien. Fin décembre 1958, les rebelles remportent une victoire décisive sur l’armée de Batista et marche sur la Havane. La révolution Cubaine devient le modèle des mouvements de libération et elle va changer la face du monde. Le gouvernement Américain cesse de livrer des armes à Batista et pendant des mois, tente de le convaincre d’abdiquer. Son régime meurtrier et ses alliances avec la Mafia sont devenus intenable pour Washington. Mais Batista s’accroche désespérément au pouvoir. Dans la nuit du 31 décembre 1958, Batista fuit Cuba avec son clan et 40 millions de dollars dans ses valises. Il se réfugie en République Dominicaine avec ses fidèles et ses sbires. Meyer Lansky ne comprend ni la nature ni les objectifs de la révolution Cubaine. Pourquoi les rebelles prennent-ils d’assaut ses hôtels ? pourquoi détruisent-ils le mobilier ? N’as-t-il pas apporté de l’argent et du travail à Cuba ? N’as-t-il pas fait de la Havane une grande métropole ? Fidèle à sa logique de mafieux, Lansky essaye de traiter avec les révolutionnaires. Il propose à Fidel Castro de construire des hôpitaux et des écoles si en retour il peut garder ses casinos. Castro refuse ses propositions. Meyer Lansky demande à ses hommes de patienter, mais cette attente n’apporte rien. Lansky ne parvient pas à sauver les projets qu’il a mis sur pied. Il perd tout mais sa liberté n’est pas menacée. Santo Traficante , quand à lui, est arrêté mais il sera très vite libéré. Après avoir fuit Cuba, Lansky propose 1 millions de dollars à qui tuera Fidel Castro, en vain. Après des actes de représailles, le gouvernement révolutionnaire mets en place des tribunaux populaires où les nombreuses victimes de la dictature témoignent contre les accusés. Ces procès ne mettent en cause aucun chef de la Mafia. Fidel Castro ne peut pas mettre fin à leurs affaires du jour au lendemain car des milliers d’emplois dépendent de leurs activités illégales. Peu à peu , le gouvernement comprend combien la Mafia est ancrée dans toutes les strates de la société Cubaine. Un des premiers décrets de Fidel Castro a été l’interdiction des jeux d’argents. Il voulait mettre fin à l’industrie du jeu. Des milliers d’employés d’hôtels et de casinos, de musiciens, de danseurs et de techniciens manifestent alors pour protester contre cette interdiction. Castro a de nouveau légalisé le jeu mais en décrétant que le gouvernement Cubain serait propriétaire de tous les casinos. Il a remplacé tout le personnel Américain des casinos par des Cubains. Le gouvernement révolutionnaire exproprie de nombreuses entreprises Américaines sans leur accorder de dédommagement. Pour finir, tous les biens détenus par des étrangers dans l’île sont nationalisés. Le gouvernement révolutionnaire respecte sa promesse de lancer une réforme agraire resté en souffrance durant des décennies. Les grands propriétaires terriens , Cubains et Américains opposent une farouche résistance. Ils ont mis en place une réforme agraire pour distribuer des terres aux paysans qui n’en n’avaient pas en les prélevant sur des terrains en friches qui appartenaient aux compagnies Américaines. C’est là que la guerre a vraiment commencé, la guerre ouverte et la guerre secrète qui dure même encore aujourd’hui entre l’Amérique et Cuba.

Che-Guevara

Che-Guevara

Un cargo Belge explose dans le port de la Havane. La Mafia, la C.I.A. est des Sociétés Américaines financent des actes terroristes et des sabotages dans l’île. Le gouvernement Américain décrète l’embargo économique contre Cuba. Deux Présidents Américains autoriseront en secret l’invasion de Cuba : Le Président Dwight D. Eisenhower et John F. Kennedy. Le 15 avril 1961 l’aviation Américaine lance une attaque surprise sur Cuba en bombardant plusieurs objectifs. Richard Bissel, l’architecte du débarquement de la baie des cochons, a passé un accord avec la Mafia pour assassiner Fidel Castro. Le 17 avril 1961, une armée d’exilés Cubains débarquent dans la baie des cochons dans le sud de l’île. Un débarquement soutenu par la C.I.A. et la Mafia. A ce moment, la C.I.A. a étroitement collaborée avec la Mafia Américaine pour profiter de ses réseaux mafieux toujours en place dans l’île. L’objectif était de mettre un terme à la révolution Cubaine et de faciliter ce que l’on appellera l’invasion de la baie des cochons pour renverser Fidel Castro. Le débarquement tourne au désastre pour l’assaillant. C’est aussi une cuisante défaite pour ses alliés, qui ont essayé par la violence de changer le cours de l’histoire à Cuba. C’est pendant l’invasion de la baie des cochons que Castro a déclaré pour la première fois que Cuba était un état socialiste. Une façon indirecte de dire à l’Union Soviétique, je fais maintenant parti du bloc Socialiste, venez me défendre, faites jouez votre force dissuasion pour signifier aux Etats-Unis qu’ils doivent se tenir à distance de Cuba. Octobre 1962, les Soviétiques acheminent des missiles nucléaires vers Cuba, c’est leur réponse à l’installation en Europe de missiles nucléaires Américains pointés sur l’Union Soviétique. La guerre nucléaire est évité de justesse. Kennedy promets que les Etats-Unis n’attaqueront plus jamais Cuba. En janvier 1962, Lucky Luciano meurt d’une crise cardiaque à Naples. Certains racontent qu’il a été empoisonné. Lucky Luciano n’a jamais supporté d’être expulsé des Etats-Unis et de Cuba. Sa dépouille sera plus tard transférée et enterrée à New-York. Meyer Lansky demande la nationalité Israélienne pour pouvoir passer ses vieux jours en Israël mais sous la pression des Etats-Unis, sa demande est rejetée. Lansky retourne à Miami et meurt en 1983 d’un cancer des poumons. Les Etats-Unis ont tout essayé : attentats, invasion, menaces, harcèlement, blocus, actes de terrorisme, persécutions idéologiques, politique, vastes campagnes psychologiques, chaînes de télévision, radio, avec le peuple Cubain ils ont tout essayé. Beaucoup de Cubains exige aujourd’hui une plus grande ouverture du régime en place, mais la dernière chose qu’ils souhaitent, c’est le retour de la Mafia Américaine, des compagnies Américaines et de la C.I.A.. Ils ne pourront jamais annexer Cuba, ils rencontrerait la résistance du peuple Cubain, qui n’est pas idiot et qui a payé très cher son indépendance. A Cuba, la Mafia n’a jamais été aussi près de réaliser son rêve de créer un paradis mafieux. Mais selon Enrique Cerules, c’est le seul pays où la Mafia a connu une chute aussi vertigineuse.

LA REVOLUTION CUBAINE VU DE FRANCE

Extraits d’articles de presse Française

Depuis qu’il a débarqué à Cuba, fin 1956, le chef rebelle Fidel Castro mène une lutte sans merci contre le gouvernement de Fulgencio Batista. fin décembre, ses guérilleros sont aux portes de la Havane.

Fulgencio Batista devant la carte de son Etat menaçé

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Guerre civile à Cuba

La tension monte dans l’île de Cuba, où la guérilla s’intensifie. Depuis qu’il a débarqué, le 2 décembre 1956, avec quatre-vingts partisans dans la province d’Oriente, au sud de l’île, le chef rebelle Fidel Castro harcèle les forces gouvernementales de Fulgencio Batista. Séduits par son programme de réforme agraire, de nombreux paysans ont rejoint les guérilleros, qui livrent au pouvoir une véritable guerre des nerfs : escarmouches, incendies de récoltes, paralysie des transports, etc.

En outre, le régime de la Havane s’irrite du soutien apporté aux rebelles par une grande partie de la presse Américaine. Celle-ci dénonce l’appui de département d’Etat au régime de Bastista ; à tel point que Washington finit par déclarer un embargo sur les armes à destination de Cuba, qui reste cependant ravitaillée par la république Dominicaine du dictateur Trujillo. En avril, Fidel Castro lance un ultimatum : il faut que Fulgencio Batista abandonne le pouvoir, ou bien  » le sang coulera dans les rues ». La grève générale annoncée n’a pas lieu, et l’ordre n’est pas troublé à la Havane, mais le régime est ébranlé. Seules l’armée et la police restent fidèles à Batista, dont le départ est réclamé par une partie importante du clergé et par les grands ordres professionnels de l’île. Les opérations menées par l’armée sont sans effet contre les maquis soutenus par la population. Vers la fin de l’année, les rebelles passent à l’attaque. Le 28 décembre, Santa Clara, à moins de six heures de la Havane, est occupée par les castristes, dont on attend, incessamment, l’entrée dans la capitale.

http://aufildelhistoire.unblog.fr/2016/02/01/cuba-batista-et-la-mafia-dans-les-annees-50/

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