Cuba, Venezuela : Réponse à une infamie

0
cuba-venezuela
Traduction de Françoise Lopez ,publié par Bolivar Infos

 Radio Martí Noticia, une agence connue financée par le Gouvernement des Etats-Unis depuis l’époque de Ronald Reagan, créée et destinée par la CIA à développer des campagnes contre la Révolution Cubaine, ses dirigeants et à présent contre le Venezuela, a publié un article qui attaque Cuba et le Venezuela en disant que les ambassades de ces 2 pays en Colombie réalisent des activités de renseignement et certains médias du sud de la Floride en espagnol se sont fait l’écho de cet article.

C’est une vérité de la Palisse que derrière cette campagne médiatique se trouvent la CIA et l’extrême-droite colombienne. 

Ce realityshow  a été monté comme un rideau de fumée pour prévenir le scandale qu’allait produire la dénonciation contre l’ex-président Álvaro Uribe Vélez faite le 25 mai dernier par le New York Times. Le journal rapporte que « les câbles décrivent des réunions de fonctionnaires étasuniens avec Uribe Vélez entre 1992 et 1995. L’un d’eux révèle qu’en 1993, l’ambassade des États-Unis a rencontré Luis Guillermo Vélez Trujillo, alors sénateur du Parti Libéral. Le politicien se plaignait que la famille Ochoa Vásquez, un important clan colombien lié au Cartel de Medellín, « avait financé » les campagnes politiques d’Uribe.

Il est curieux que « début mai, le sénateur et ex-président colombien Álvaro Uribe ait informé que l’Agence Nationale de Renseignement de Colombie lui avait remis des rapports « sur un éventuel attentat contre moi dans lequel seraient impliqués des criminels colombiens et étrangers. » L’information donnée par Uribe a été corroborée par la Ministre de l’Intérieur Guillermo Rivera.

Pendant ce temps, Radio Martí rapporte que, dans une interview accordée à « RCN Radio, l’ex-président Andrés Pastrana avait appelé le Gouvernement de Juan Manuel Santos à dire de façon urgente « si effectivement, il y a ou s’il n’y a pas un plan d’ingérence étrangère de la part des Gouvernements du Venezuela et de Cuba pour assassiner l’ex-président Uribe. »

La déclaration téméraire de Pastrana sur RCN peut laisser supposer que derrière ce show se trouve l’extrême-droite colombienne et les organismes de renseignement spécialisés dans la fabrication d’informations montées sur des mensonges, des actions dans lesquelles a CIA est experte, certainement avec de mauvaises intentions et des plans contre le Venezuela qu’on ne peut écarter si on tient compte de l’agressivité qui se déchaîne depuis la Colombie contre le Gouvernement du président Nicolás Maduro que le Gouvernement colombien considère comme illégitime.

Les actions de conspiration et la déclaration d’illégitimité des élections au Venezuela faites par le Secrétaire Général de l’OEA et soutenues par le Groupe de Lima et l’Union Européenne démontrent que les Etats-Unis maintiennent ce qu’on appelle le Plan Maître pour intervenir militairement sous le prétexte d’une « intervention humanitaire » dont le Gouvernement colombien n’est pas éloigné puisqu’il fait partie du Groupe de Lima.

Un autre but de cette campagne médiatique est de porter atteinte à la nécessaire unité, dans la diversité, des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, et en particulier à la CELAC qui a proclamé notre région Zone de Paix, un but obscur qui ne favorise que l’impérialisme étasunien.

L’article de Radio Martí affirme que l’ambassadeur cubain et 2 autres diplomates sont des officiers du renseignement cubain et que le reste de la mission diplomatique cubaine à Bogotá, 19 personnes au total, se consacre à des activités de renseignement. Une information mensongère et téméraire parce qu’à la fin, elle porte plus préjudice au Gouvernement du docteur Santos Calderón, à ses agences de sécurité actuelles et met en toile de fond la chancellerie qui a accepté les lettres de créances de l’ambassadeur cubain. En outre, il révèle quantité d’informations sur des diplomates ou d’ex-diplomates cubains, y compris des données biographiques, les adresses de leur domicile à Cuba et remonte à ces 10 dernières années et aux années 80.

La question est : qui a donné ces informations à Radio Martí ? Certaines sont très privées… Qui réalise des actions de renseignement en Colombie ? Cuba ou les célèbres agences étasuniennes de renseignement qui travaillent à rechercher des informations sur les Cubains et d’autres agences qui, semble-t-il, payent des informations à l’extrême-droite colombienne ?

On doit s’attendre à ce que le Gouvernement de Colombie réponde à cette infamie durement et fermement parce que c’est une campagne qui peut ternir les relations entre les 2 pays. A Bogotá, Cuba se consacre à essayer de renforcer les relations bilatérales dans le domaine de la culture, du commerce, de l’éducation, de la technique, de la diplomatie, dans le domaine consulaire et a été un soutien et une aide dans la résolution du conflit social et armé en Colombie, dans les dialogues de La Havane entre le Gouvernement et les FARC-EP (2012 a 2016). Elle l’a été aussi sous le Gouvernement d’ Andrés Pastrana quand elle a fait partie des 10 pays qui ont facilité les dialogues avec les FARC-EP et du Groupe de Cinq Pays impliqués dans les conversations avec l’ELN (1999 al 2002). Et en 2006-07, dans les dialogues avec l’ELN qui ont eu leur siège à Cuba, à la demande du président Álvaro Uribe Vélez.

Sans compter le soutien qu’on a apporté au Gouvernement de Julio César Turbay Ayala à la demande de ce président et qu’on a pu résoudre la crise provoquée par la prise d’otages à l’ambassade de la République Dominicaine par le M-19, le 27 février 1980 et que de nombreuses vies ont été sauvées, y compris celles des ambassadeurs des Etats-Unis, du Vatican, du Brésil, d’Israël, du Mexique, du Venezuela, de Suisse, d’Autriche, grâce à la grande influence de l’ambassadeur cubain Fernando Ravelo Renedo. Et la la libération de Juan Carlos Gaviria, frère de l’ex-président César Gaviria, retenu par une organisation à présent dissoute connue comme JEGA. Voici, parmi d’autres, les actions de Cuba en faveur des solutions pacifiques et à la recherche de la paix dans ce pays frère.

Paradoxalement, c’est l’un des Gouvernements qui ont le plus bénéficié du soutien de Cuba pour résoudre la situation internationale complexe dans laquelle le Gouvernement d’Álvaro Uribe Vélez s’est trouvé impliqué lors de l’enlèvement en territoire vénézuélien de Rodrigo Granda qui provoqua un grand conflit entre les 2 pays. C’est a médiation du président Fidel Castro entre les présidents Chávez et Uribe qui a finalement résolu cette grave violation commise par le Gouvernement colombien.

Cuba a accepté d’être le siège, en 2006 et 2007, des dialogues entre l’ELN et le Gouvernement d’Uribe Vélez quand, à la demande du Mexique, les dialogues n’ont pas pu continuer là-bas. Et actuellement, à la demande du Gouvernement du président Santos, les dialogues avec l’ELN se déroulent à La Havane tandis que le Gouvernement équatorien a décidé de ne pas continuer à offrir son territoire comme siège. 

C’est la réponse que mérite une infamie contre Cuba et le Venezuela.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol:

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/06/01/respuesta-a-una-malevola-infamia-contra-cuba-y-venezuela-por-parte-del-gobierno-colombiano/

A propos de l'auteur